Les partisans de Khalifa Sall estiment qu’il est temps que ce dernier «s’assume» en vue de l’élection présidentielle de 2019. Le mouvement «And dolel Khalifa Sall» (ADK), qui tenait son premier conseil national ce week-end à Dakar, a ainsi désigné le maire de Dakar comme son candidat pour 2019.
«On ne demande pas à Khalifa Sall d’être candidat, on le lui impose. Nous l’obligeons à être candidat», explique Bamba Fall, le maire de la Médina, l’une des grandes communes de la capitale sénégalaise, et soutien inconditionnel de Khalifa Sall.
Toutefois, le maire de Dakar ne se prononcera pas sur une éventuelle candidature avant les législatives. ADK entend d’abord donner à son leader une envergure nationale lors des législatives de 2017. L’objectif affiché, c’est d’obtenir un groupe parlementaire. «On veut d’abord avoir de bons résultats aux législatives et après présenter notre candidature à la présidentielle», détaille Bamba Fall.
ADK prévoit d’organiser une tournée nationale, à moins de neuf mois des législatives, pour soumettre aux populations des différentes régions leur offre politique. Cependant, si Khalifa Sall bénéficie d’un solide ancrage à Dakar (comme le confirment tous les scrutins depuis 2009), beaucoup doutent de sa popularité dans le reste du pays. «Ceux qui pensent que Khalifa Sall se limite à Dakar se leurrent. Je souhaite qu’ils continuent de dormir jusqu’en 2019 et le réveil sera brutal pour eux», répond Babacar Diop.
Quant au principal concerné, Khalifa Sall, qui n’a pas assisté au Conseil national d’ADK (il était en voyage renseigne un communiqué), il s’est contenté de saluer l’engagement du mouvement ADK et annonce des tournées nationales qui seront «incessamment organisées». Mais dans aucun passage du communiqué, le mot candidat n’a été utilisé.
A travers les mouvements de soutien du genre ADK, les partisans de Khalifa Sall semblent vouloir contourner l’appareil du Parti socialiste (PS) contrôlé par le Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, en conflit ouvert avec le maire de Dakar.
D’après certains observateurs de la vie politique sénégalaise, si Macky Sall a décidé de nommer son allié Ousmane Tanor Dieng à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) nouvellement constitué, c’est aussi pour accentuer cette division (au sein du PS) et affaiblir un potentiel candidat (Khalifa Sall) qui aura du mal à bénéficier du soutien de tout l’appareil de son parti.
Cependant, à en croire Babacar Diop, le coordonnateur du mouvement ADK, Khalifa Sall n’entend pas inscrire son action politique hors du PS, car il en est «l’héritier légitime».