Sénégal: la justice française s'oppose à la saisie des biens de Karim Wade à Paris

Karim Wade, fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade.

Karim Wade, fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade.

Le 27/09/2016 à 12h19, mis à jour le 27/09/2016 à 12h25

L’Etat du Sénégal ne confisquera pas les biens de Wade-fils en France. La justice française a rejeté la requête sénégalais au motif que le délit d’enrichissement illicite n’existe pas dans le droit français.

Après la condamnation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), l’Etat du Sénégal avait entrepris une action judiciaire en France en déposant une plainte auprès du Tribunal de grande instance de Paris pour réclamer la confiscation des biens de Wade-fils, notamment deux appartements parisiens.

Les magistrats qui ont statué hier sur cette procédure, dans laquelle le Parquet financier de Paris défendait l’Etat du Sénégal (au nom de l’entraide judiciaire), ont estimé que le délit d’enrichissement illicite n’existe pas dans le droit français, et que par conséquent, il ne peut y avoir d’exéquatur à ce titre.

Deux appartements, l’un sis au 45, rue Emile Menier «au nom de la SCI Djoz détenue par SCI Aisa et appartenant à Karim Wade», et un autre sis au 113 rue de la Faisanderie, toujours dans le 16e arrondissement parisien, étaient visés par l’Etat du Sénégal.

Selon le journal «Le Quotidien», il s’agit de deux appartements de haute valeur. L’un estimé entre 5.000 et 10.000 euros le mètre-carré et l’autre entre 7.000 et 11.000 euros le mètre-carré.

Pour les avocats de Karim Wade, qui avaient soulevé «l’impossible exécution» de la requête formulée par l’Etat du Sénégal auprès de la justice française, ce revers vient s’ajouter à une «longue série de déconvenues judiciaires» infligées à l’Etat du Sénégal. Preuve, selon eux, que Karim Wade est victime d’un «complot politico-judiciaire».

Condamné à 6 ans de prison ferme, en mars 2015, pour enrichissement illicite et à une amende de 138 milliards de FCFA, Karim Wade a été libéré le 24 juin 2016 en vertu d’une grâce présidentielle et vit depuis lors au Qatar.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 27/09/2016 à 12h19, mis à jour le 27/09/2016 à 12h25