Sénégal: «La démocratie et la liberté ne sauront souffrir sous mon magistère», promet Macky Sall

Le 19/10/2016 à 10h24, mis à jour le 19/10/2016 à 12h59

Entre fermeté et volonté d’apaisement, Macky Sall a réagi à la répression de la marche de l’opposition du 14 octobre. S’il promet que la démocratie et la liberté ne seront jamais bâillonnées sous son magistère, il martèle qu’il ne laissera pas le désordre s’installer au Sénégal.

Sa réaction était attendue après les derniers développements politiques des dernières semaines. Les communicants du Palais présidentiel avaient d’ailleurs concocté une tournée économique pour permettre à Macky Sall de répondre «par des actes». Au deuxième jour de sa tournée économique, donc, le président sénégalais a profité de l’étape de Saré Bamol, dans la région de Tambacounda, pour réagir officiellement sur la marche réprimée de l’opposition le 14 octobre dernier.

Macky Sall a d’abord rappelé son engagement à renforcer la démocratie sénégalaise et la transparence dans la gestion des affaires publiques de l’Etat, «puisque nous sommes dans un processus de renforcement du code d’intégrité de notre pays». Avant de promettre que «la démocratie et la liberté ne sauront souffrir sous mon magistère».

Selon Macky Sall, les libertés s’exercent au Sénégal : «la liberté d’information est totale dans ce pays. Aucun Sénégalais de bonne foi ne peut dire que la presse est bâillonnée ou qu’il y a une quelconque tentative d’entraver cette liberté fondamentale». La liberté de marche est aussi «garantie». Mais elle est «encadrée», ajoute Macky Sall, précisant qu’il faut que les acteurs en jeu politique puissent dialoguer avec les autorités administratives ou s’accorder sur les conditions de lieu, de temps où ces manifestations doivent être organisées.

Il parle de «quiproquo» et de «malentendu» à propos de la répression de la dernière manifestation de l’opposition par les forces de l’ordre. «Certainement, à l’avenir, tous veilleront à ce qu’il y ait cet accord avant l’organisation de manifestation de cette nature afin que les gens puissent exercer librement ce droit citoyen, mais dans l’ordre et la discipline», préconise le chef de l’Etat sénégalais.

Toutefois, poursuit-il, «nous ne saurions laisser le désordre s’installer dans le pays». Autrement dit, les libertés ne sont «pas menacées» au Sénégal, mais elles seront exercées dans les «conditions» que prévoit la loi, conclut Macky Sall, essayant de rassurer tous les Sénégalais et la communauté internationale sur la position du Sénégal en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme.

Le soir même de la manifestation avortée de l’opposition, Macky Sall avait déjà regretté l’image négative que donnait du Sénégal ces scènes (de répression d’une manifestation pacifique) indignes d’une grande démocratie comme le Sénégal. «Il faut éviter de telles scènes qui ne donnent pas une bonne image de notre pays. Je pense qu’il faut que les gens apprennent à respecter la légalité républicaine (et) sincèrement cette marche ne devrait pas dégénérer», avait-il confié à ses collaborateurs.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 19/10/2016 à 10h24, mis à jour le 19/10/2016 à 12h59