Sanctions diplomatiques contre le Sénégal: la volte-face de Benyamin Netanyahu

Macky Sall et Benjamin Netanyahu, les chefs d’État du Sénégal de d’Israël. Deux pays qui ont eu de bonnes relations, jusqu’à la décision du Sénégal de porter le vote de la résolution, rendant illégale la colonisation juive en Cisjordanie

Macky Sall et Benjamin Netanyahu, les chefs d’État du Sénégal de d’Israël. Deux pays qui ont eu de bonnes relations, jusqu’à la décision du Sénégal de porter le vote de la résolution, rendant illégale la colonisation juive en Cisjordanie. DR/

Le 14/03/2017 à 19h35, mis à jour le 15/03/2017 à 20h06

Étonnant! Israël veut signer le renouveau de ses relations diplomatiques avec le Sénégal. Ce virage à 180° de l’Etat hébreu va surprendre plus d’un.

Après sa réaction épidermique en rappelant l’ambassadeur d’Israël à Dakar pour protester contre la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies portée par le Sénégal, Benyamin Nétanyahu est revenu à de meilleurs sentiments. D’après la feuille de route 2017-2018 publiée par le ministère israélien de Affaires étrangère, l’Etat hébreu apporte des éclaircissements sur les objectifs prioritaires de sa diplomatie. La révision à la normale des relations entre le Sénégal et Israël est l’un des points saillants de cette feuille de route. Ainsi, à l’instar des autres «Etats sunnites, qui partagent les préoccupations d’Israël sur l’Iran, le Sénégal sera pour cette année, l’un des partenaires potentiels de l’Etat hébreu qui pourrait aider à la normalisation des relations de ce pays avec la Palestine», note-t-on. Cette décision survient suite au coup de froid diplomatique remarqué entre les deux pays, après le vote par le Conseil de sécurité des Nations Unies, de la résolution 2334 du 23 décembre 2016, rendant illégale la colonisation juive en Cisjordanie et sur l’ensemble des territoires occupés de la Palestine. Malgré le rappel immédiat, le 27 décembre 2016, de l’ambassadeur de l’Etat hébreu, et le gel de la coopération économique entre les deux pays, le Sénégal, président en exercice du Comité de défense des droits inaliénables du peuple palestinien, avait campé sur sa position.Israël, un pays habitué à violer les résolutions de l’ONU«J’appelle les Français de confession juive à quitter la France. Ce n’est pas votre terre, quittez la France, et venez en Israël», avait fortement crié Avigor Lieberman, le ministre israélien de la Défense. Ces paroles traduisent clairement la volonté de l’Etat d’Israël de poursuivre sa politique de colonisation en terre palestinienne. Comme par le passé, l’Israël viole constamment les différentes résolutions des Nations Unis qui condamnent l’occupation de Cisjordanie et des territoires de la Palestine par l’Etat Juif.Depuis son avènement au pouvoir, l’extrême droite israélienne, dirigée par Benyamin Netanyahu, poursuit sa politique de terreur en Palestine sous le regard impuissant, voire complice, de la communauté internationale, avec, à sa tête, les Etats-Unis qui, à défaut de ne pouvoir voter contre la résolution 2334, se sont abstenus. Israël, insatisfait de ne pas respecter les résolutions, se permet de proférer des menaces à l’endroit de l’ensemble des pays qui ont voté cette résolution.Cependant, un regard rétrospectif sur l’Histoire récente de certains pays permet de mieux cerner la gravité de l’entêtement de Netanyahu dans sa politique colonisatrice.Que se serait-il passé si, des Etats comme Cuba, la Syrie, le Venezuela ou la Serbie avaient violé une seule résolution du Conseil de sécurité de l'ONU? Un bref rappel sur la guerre en Irak, en Afghanistan, et le pilonnage, en avril 1999, de Belgrade par 24 pays appartenant à l’OTAN, permet d’avoir une réponse à cette question.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 14/03/2017 à 19h35, mis à jour le 15/03/2017 à 20h06