Après 5 ans d’hibernation au Sénégal, «Y’en a marre», le mouvement dirigé par Cheikh Fadel Barro, refait surface pour montrer sa déception à l’égard de l’Exécutif dirigé par le président Macky Sall. En conférence de presse ce mercredi 29 mars 2017, Aliou Sané et Mallal Tall (fou malade) viennent au chevet de la démocratie sénégalaise qui bat de l’aile.
"Il s'agit «de dire non aux pratiques du président Macky Sall qui prend les Sénégalais pour des marionnettes", a dénoncé Thiaat (le cadet de la famille), et pour ce faire «Y’en a marre» invite les citoyens sénégalais à un grand rassemblement sur la place de l’Obélisque, le 7 avril 2017.
Dans la même veine, Fadel Barro dénonce les promesses non tenues de Macky Sall, faisant référence à l’arrestation de Khalifa Sall, maire de Dakar, Bamba Fall et à la condamnation de Barthélémy Diaz, tandis que Alioune Sall, frère du président Macky Sall, maire de Guédiawaye cité dans l’affaire Pétrotim qui est estimée à des milliards de francs CFA, n’est toujours pas inquiété. Fadel Barro a pointé du doigt «la justice instrumentalisée» qui cherche à neutraliser les adversaires politiques du président Macky Sall.
Ces propos rejoignent ceux de Mallal Tall alias «Fou malade». Le rappeur fustige la démocratie sénégalaise qui avant, était citée en exemple en Afrique, mais qui actuellement est prise en otage par la «dynastie Faye-Sall», référence faite aux deux noms de famille du couple présidentiel sénégalais. «Si on a pas une justice autonome, on ne peut pas prétendre à une quelconque émergence. Nous pensons qu’il reste encore des débris de démocratie. L’important, c’est de s’indigner», a-t-il conclu.
Le mouvement «Y’en a marre» est né d’une initiative des rappeurs du groupe «Keur Gui» (La maison), de Fadel Barro, journaliste de formation, et de Aliou Sané.
A ces débuts, ce mouvement, qui par la suite influencera le «Balai citoyen» du Burkina faso, luttait contre les délestages au Sénégal, causés par une gestion chaotique de la Senelec, unique société en charge de la gestion et de la distribution de l’électricité dans le pays. En 2011, ce mouvement de contestation prendra des proportions qui vont le mener à une campagne pour l’inscription des jeunes sur les listes électorales afin de pouvoir accomplir leurs droits civiques.
En interdisant leur manifestation prévue le 15 février 2012, et en arrêtant les membres de «Y’en a marre», le gouvernement sénégalais de l’époque avait fait d’eux les héros d’une jeunesse prise d’angoisse.
Au regard de son engagement, «Y’en a marre» a remporté les prix «Ambassadeurs de la conscience» décerné par Amnesty International et «Prince Klaus» de la fondation du même nom.