Sénégal. Législatives 2017: le grand retour de Abdoulaye Wade

L'ancien président Abdoulaye Wade vient en renfort à l'opposition

L'ancien président Abdoulaye Wade vient en renfort à l'opposition. DR/

Le 15/04/2017 à 07h35, mis à jour le 15/04/2017 à 07h40

Abdoulaye Wade s’inscrit sur les listes électorales à Paris pour voter à Dakar. L’ancien Président de la république sera dans la capitale sénégalaise avant le démarrage de la compagne des législatives de juillet 2017.

Ceux qui rêvaient de voir Abdoulaye Wade prendre sa retraite politique vont devoir patienter. Actuellement à Paris, l’ancien président de la République s’est inscrit dans les listes électorales ce jeudi 13 avril, mais il décide de voter à Dakar. Toujours Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS), Abdoulaye Wade n’écarte pas l’idée de diriger la liste de la coalition Manko wattu Senegaal (Unis pour veiller sur le Sénégal) aux prochaines législatives de juillet 2017.

«A mon âge, je ne peux pas me présenter comme candidat à la présidence de la République. Mais il n’y a aucune disposition qui m’empêche d’être tête de liste d’un parti ou d’une coalition», a précisé Abdoulaye Wade. Agé aujourd’hui de 91 ans, le Secrétaire général du PDS fait ainsi référence au code électorale sénégalais qui limite à 74 ans l’âge pour se présenter aux élections présidentielles. Par contre, l’âge n’est pas limité pour être candidat député au Sénégal. L’ancien président du Sénégal jouit également de tous ses droits civiques, il peut donc être candidat à la députation.

Ogre politique

A ceux qui voulaient signer son arrêt de mort politique, Abdoulaye Wade avait répondu : «Je vous enterrerai tous». C’est dire que si on enlève au Pape du «Sopi » (changement en wolof) la politique, il n’en restera rien.

«Si ma présence dans une liste peut aider moralement, pourquoi pas», a aussi soutenu Wade. Malgré sa défaite aux élections présidentielles de 2012, le Président Abdoulaye Wade, pour tout ce qu’il représente comme ogre politique, chantre de la démocratie qui a tenu tête à Senghor et à Abdou Diouf, puis dirigé le Sénégal pendant 12 ans, est resté dans le cœur de beaucoup de Sénégalais.

L’autre avantage qu’il pourrait procurer à l’opposition, c’est qu’en Afrique en général, et au Sénégal en particulier, on voue un grand respect aux personnes âgées. «En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle», écrivait l’écrivain malien Ahmadou Ampathé Bâ. En répondant favorablement à l’appel de Secrétaire général du PDS pour une liste unique aux législatives du 30 juillet 2017, une bonne partie de l’opposition semble saisir la balle au rebond.

Après son appel lancé pour une liste unique aux législatives, Abdoulaye Wade n’a cessé de passer des coups de fil aux ténors de l’opposition sénégalaise. Cette main tendue de l’ancien président de la République a, semble-t-il, eu un écho favorable.

Tout ceci est renforcé par la déception qu’a eue une bonne partie du peuple sénégalais à cause des errements du gouvernement de Macky Sall dans la gestion de la chose publique. Ces errements ont abouti à l’emprisonnent de plusieurs leaders de l’opposition comme Khalifa Sall, le maire de Dakar, Bamba Fall, maire de la Médina et certains de leurs partisans, avec comme corolaire des tensions sociales au Sénégal.

Il appartient, dès lors aux leaders de partis comme Idrissa Seck, Malick Gakou, Khalifa sall, Mamadou Lamine Diallo, Mamadou Diop Decroix ou encore Aida Mbodj, de répondre favorablement à l’invitation de Wade et de recadrer les militants. Car, malgré leur différence de points de vue sur certaines questions, leur objectif reste le même, imposer au président Macky Sall la cohabitation pour une meilleure démocratie au Sénégal.

Toutefois, il est permis à l’opposition de rêver d’une cohabitation quant on sait que certains leader comme Barthelémy Diaz, Idrissa Seck et Malick Gakou sont déjà partants pour une liste unique aux législatives de 2017.

Par Mamadou Awa Ndiaye (Dakar, correspondance)
Le 15/04/2017 à 07h35, mis à jour le 15/04/2017 à 07h40