Sénégal. Législatives: courses aux investitures de la coalition au pouvoir, Macky Sall arrête tout

Macky Sall seul maitre du jeu a ordonné la suspension des investitures dans son camp

Macky Sall seul maitre du jeu a ordonné la suspension des investitures dans son camp. DR/

Le 24/05/2017 à 19h13, mis à jour le 25/05/2017 à 08h21

Pour tenter de préserver l’unité au sein de «Bennoo bokk yaakaar», Macky Sall tape sur la table. Dirigeant de l’APR, le parti qui porte la majorité parlementaire, le président suspend toutes les assemblées générales d’investiture de la coalition "Bennoo bokk yaakaar" pour les législatives 2017.

Depuis l’ouverture des assemblées générales d’investiture dans la coalition Bennoo bokk yaakaar, la guerre fait rage entre militants du même parti et de partis différents.

Dans ces querelles internes de positionnement au sein de la coalition dirigée par le parti présidentiel, aucun département n’est épargné.

Pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être, le président Macky Sall ordonne la suspension immédiate de toutes les assemblées générales d’investiture de "Bennoo bokk Yaakaar".

Apparemment, la coalition «Andeu Taxawou Sénégal» mise en place sous l’initiative de l’ancien président Abdoulaye Wade est en train de réussir le pari de l’unité là où la «Bennoo bokk yaakar», sa rivale dirigée par le parti présidentiel est en train de l’échouer.

Sentant le danger de séparation qui peut aboutir à des votes sanction au soir des législatives qui se tiendront le 30 juillet 2017, le président Macky Sall sort de ses gonds. «J’ordonne la suspension immédiate de toutes les assemblées générales d’investiture», a martelé Macky Sall, dans une circulaire adressée, le mardi 23 mai, à tous les partis de sa coalition.

Macky Sall invite ainsi ses alliés à sursoir à leurs divergences et à privilégier le dialogue. «Par circulaire visée en référence, j’engage tous les leaders responsables et militants de notre coalition à faire prévaloir la concertation, le consensus et l’équité, comme principe en vue des investitures pour les législatives et à bannir la violence sous toutes ses formes, verbale, physique, morale», peut-on lire sur la note.

Pour les batailles entre militants de la coalition qui, dans tous les départements, ont abouti à la violence et à une coulée de sang, Macky Sall les qualifie de simples «incidents».

«Au vu de quelques incidents regrettables notés lors d'assemblées générales d’investiture tenues récemment, force est de reconnaître que certains camarades semblent ignorer totalement notre appel pressant et légitime, et adoptent un comportement préjudiciable à la dynamique unitaire de la coalition», a ajouté Macky Sall.

Tout compte fait, les militants de la coalition Bennoo bokk yaakar semblent incapables de se regrouper autour d’un idéal. Malgré les injonctions incessantes du leader de la coalition présidentielle, les militants, incapables de convaincre leurs partenaires par de simples paroles, en viennent toujours aux mains. Et les exemples ne manquent pas.

La dernière bagarre en date est celle qui a eu lieu à Diourbel, le dimanche 21 mai, entre les proches d’Aminata Tall, présidente du Conseil économique, social et environnemental et les partisans de Dame Diop. Cette bagarre a fait plus d’une dizaine de blessés. Ce regrettable bilan allait se corser n’eût-été l’intervention de la police.

Depuis plusieurs mois, Macky Sall ne cesse de marteler ses vérités quant aux effets négatifs de la division au sein de son propre parti, mais aussi de la coalition "Bannoà Bokk Yaakaar". Toutefois, ses militants restent intraitables quand il s’agit de défendre leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la coalition. «Je vous exhorte à rester mobilisés, unis à faire preuve de dépassement et de solidarité, pour garantir à notre coalition, plus que par le passé, toutes les chances de sortir largement victorieuse des élections législatives du 30 juillet 2017», a-t-il invité ses alliés.

Toutefois, l’opposition, qui a réussi le pari de l’union autour d’un seul idéal qui est d’imposer à Macky Sall la cohabitation, ne l’entend pas de cette oreille. Et cette situation augure des élections législatives intenses d’ici deux mois.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 24/05/2017 à 19h13, mis à jour le 25/05/2017 à 08h21