Sénégal: le président appelle au dialogue et l’opposition pose ses conditions

L'ancien président Abdoulaye Wade et son successeur Macky Sall

L'ancien président Abdoulaye Wade et son successeur Macky Sall. DR/

Le 05/09/2017 à 10h35, mis à jour le 05/09/2017 à 10h36

Face à un front social sénégalais en ébullition, et une opposition qui n’a pas fini de dénoncer les manquements à l’organisation des législatives du 30 juillet 2017, Macky Sall appelle au dialogue. Si l'opposition est d'accord sur le principe, elle pose ses conditions.

Venu participer à la prière de l’Aïd à la grande mosquée de Dakar, le président Macky Sall a profité de l'occasion pour faire une déclaration sur la nécessité d’une concertation entre tous les membres de la classe politique sénégalaise.

Macky Sall appelle l’opposition sénégalaise à un dialogue alors que celle-ci continue de dénoncer l’organisation chaotique des dernières élections législatives. Le président sénégalais reconnaît implicitement les limites du système électoral et invite les chefs de partis politiques et la société civile à y réfléchir ensemble. L’opposition sénégalaise est d’accord sur le principe, mais pose un certain nombre de conditions qui pourraient faciliter une concertation.

Après avoir adressé un message de salutation aux différents chefs religieux, aux autorités coutumières et aux hommes politiques, le président Macky Sall a exprimé sa volonté de contribuer à apaisement du climat politique et social au Sénégal. «Je reste ouvert au dialogue et je tends la main à la classe politique», a-t-il lancé aux dirigeants des partis.

Poursuivant son discours, Macky Sall a précisé que «le Sénégal a connu des moments de tension naturelle liée aux élections». Toutefois, «cette compétition étant derrière nous, nous devons pouvoir évaluer le processus que nous venons de vivre», a-t-il continué. Macky Sall tente ainsi d’apporter une solution aux sollicitations de la société civile sénégalaise qui a toujours souligné l’urgence d’une concertation impliquant toute la classe politique.

Chose inédite au Sénégal, aux législatives du 30 juillet 2017, 47 listes de partis et coalitions s’étaient présentées. Cette pléthore de listes a contribué à rendre plus compliquées des élections qui l'étaient déjà compte tenu de la distribution tardive des cartes d'électeurs. Macky Sall appelle ainsi à «discuter et à échanger pour améliorer le système électoral sénégalais».

L’opposition exige des préalables

L’opposition sénégalaise se dit, elle aussi, disposée à la concertation. Cependant, elle pose un certain nombre de conditions pour répondre positivement à l’appel de Macky Sall. Du côté des dirigeants du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui se disent «attachés» à l’apaisement du climat politique au Sénégal, il faudrait, au préalable, «un audit indépendant du fichier électoral et la création d’une nouvelle commission chargée de l’organisation et de la supervision du processus électoral». Le PDS exige également "la désignation par l’opposition, d’au moins un ou deux membres du Conseil constitutionnel".

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 05/09/2017 à 10h35, mis à jour le 05/09/2017 à 10h36