Décédé le 15 juillet 2019, le défunt secrétaire général du Parti socialiste (PS) sénégalais a encore réuni les acteurs politiques ce dimanche lors d’une cérémonie d’hommage qui lui a été rendue.
Homme de consensus, feu Ousmane Tanor Dieng avait des amis dans le pouvoir comme dans l’opposition. Parmi ceux-ci, le président Macky Sall et son principal adversaire politique, Idrissa Seck.
La chaleureuse poignée de main entre les deux hommes et les mots que le président Macky Sall a adressés à l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, avaient les allures d'un clin d’œil à un opposant pour qui il a beaucoup de respect, malgré la forte adversité qui a toujours existé entre les deux hommes.
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A Idrissa Seck et aux autres responsables de l’opposition, Macky Sall dira: «Je salue mon cher aîné, Idrissa Seck, mon frère Malick Gackou et tous les autres. Je voudrais vous dire qu’au-delà de la diversité de nos trajectoires, nous avons en commun la seule et grande référence qui est ce pays, qui est le nôtre. Cette terre de nos ancêtres. Il faut bien que toutes les contradictions soient dissoutes dans l’unité autour de la grandeur de notre nation».
Prenant la parole, Idrissa Seck, le président du parti Rewmi, connu pour son éloquence, a lui affirmé qu’Ousmane Tanor Dieng "n’était pas exclusivement la propriété du Parti socialiste".
"Il était dans le cœur de tous les Sénégalais et au-delà même dans celui de tous les Africains et aussi de ses camarades de l’Internationale socialiste".
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"A toutes les échelles où se mesurent la grandeur et la rigueur de l’homme d’Etat, la vision et la clairvoyance du chef de parti, l’élégance vis-à-vis des adversaires, la capacité d’endurance face aux épreuves de la vie, la fidélité et la loyauté en amitié, Ousmane Tanor Dieng a toujours été au premier rang", a lancé l’ancien Premier ministre.
Pour lui, cette figure politique qui a dirigé le PS de 1996 à 2019, offre son parcours comme "un livre qui demeure ouvert et reste une source d’inspiration intarissable".
Ce matin, la presse a largement commenté ces improbables retrouvailles, entre Macky Sall et Idrissa Seck, arrivé deuxième, lors de la présidentielle de février 2019. Certains n'ont pas manqué de rappeler qu'à l'issue du scrutin qui s'était tenu il y a un an jour pour jour, Idrissa Seck avait contesté le résultat, estimant qu'il relève d'une supercherie électorale. Il avait d'ailleurs "rejeté en bloc le résultat du scrutin", position qui n'avait pas changé depuis. C'est pourquoi cette poignée de main, accompagnée d'un large sourire de sa part, a de quoi surprendre.