Sénégal. Covid-19: mais pourquoi le beau-frère de Macky Sall tarde-t-il à rendre des comptes sur l’aide alimentaire?

Mansour Faye, ministre de l'Hydraulique et beau-frère de Macky Sall, était en charge de l’achat de vivres destinés à aider les Sénégalais affectés par les effets induits de la pandémie à mieux supporter les conséquences des mesures restrictives. Celles-ci ont en effet, comme dans d'autres pays de la planète, lourdement affecté le fonctionnement de l’économie, et donc leurs revenus. 

Mansour Faye avait ainsi la responsabilité d'une part importante de la gestion des fonds d'aide, celle de l'achat et de la distribution de vivres destinées aux populations les plus lourdement impactées par les effets de la crise sanitaire. 

Mais la polémique a été tellement vive sur la gestion globale du fonds d'aide à la population, de l'ordre de 1.000 milliards de FCFA, que, pour éteindre les critiques, le président Macky Sall a décidé de nommer un général de l’armée à la tête du Comité Force Covid-19, afin de réinstaurer la transparence sur les comptes dont étaient en charge plusieurs hauts responsables de l'appareil étatique. 

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Seulement voilà: depuis trois mois, cet officier supérieur de l'armée sénégalaise demande des comptes à Mansour Faye, en charge, pour sa part, d'un budget d'achat d'aides alimentaires de l'ordre de 69 milliards de FCFA... Mansour Faye, qui n'a, pour l'heure, pas encore obtempéré. 

L'opinion publique s’est ainsi interrogée sur la gestion, par le beau-frère du président, du marché du riz, portant sur 2 millions de sacs à distribuer, à raison de deux sacs par foyer. 

La presse locale a également soulevé la question de l’un des plus importants attributaires, qui n’aurait pas, selon toute vraisemblance, la capacité de fournir la quantité qui lui revenait. Enfin, le prix d’achat du riz a été jugé largement au-dessus de celui pratiqué par les importateurs.

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Selon plusieurs médias sénégalais, la plupart des autres ministères ont déjà rendu leur rapport, concernant l'émission de factures ou de justificatifs comptables.

Mais pour le moment, ceux liés à l’achat de sucre, de riz, et autres pâtes alimentaires, qui relèvent des attributions de Mansour Faye, tardent à être transmis à ce général. 

Comme au Kenya ou en Afrique du Sud, au Sénégal aussi, la gestion des fonds destinés à compenser les effets du Covid-19, a pris des allures d’enquêtes et d’accusations pour des faits de corruption, et font débat dans la société.

Mais, en ce qui concerne Mansour Faye, ministre et surtout beau-frère de Macky Sall, ce débat a lieu avec tact, et ce, depuis trois mois à présent.