Sénégal: l'armée mène des opérations contre les indépendantistes de Casamance

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Le 03/02/2021 à 17h07, mis à jour le 03/02/2021 à 17h17

L'armée sénégalaise mène depuis une dizaine de jours des opérations de "sécurisation" en Casamance (sud) et a été accusée mercredi par la rébellion indépendantiste de relancer, après des années d'accalmie, un conflit qui a fait des milliers de morts depuis 1982.

Depuis le début de l'opération le 26 janvier, des tirs ont été entendus dans la région de Ziguinchor, principale ville de Casamance, dans une zone proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, selon des témoignages rapportés par la presse sénégalaise.

Contactés par l'AFP, des habitants de villages situés en Guinée-Bissau, comme Bergolen, Nhalom et Papia, ont affirmé avoir entendu mercredi de fortes détonations venant du côté sénégalais de la frontière, où les rebelles disposent de bases en forêt.

"Nous sommes en opérations dans le secteur de la forêt de Bilass contre les groupes armés", avait déclaré fin janvier à l'AFP, à propos de cette zone, un haut responsable militaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Ces opérations visent à "accompagner et sécuriser les populations afin qu'elles puissent mener tranquillement leurs activités. En même temps, nous luttons contre les trafics illicites comme le bois et le chanvre indien", dont sont notamment accusés les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), avait-il ajouté.

Plus d'une semaine après le début de l'opération, l'armée n'a pas publié de bilan. Un de ses responsables a toutefois démenti qu'elle a perdu trois soldats, comme l'a affirmé le MFDC.

Le mouvement rebelle a de son côté accusé Dakar mercredi d'avoir "à nouveau déclenché la guerre en Casamance", dans un message publié sur son site d'information, "Le Pays".

"Il n'y aura pas de compromis avec ceux qui ont mis le feu et répandu le sang en Casamance", avertit-il.

Mais sur le terrain, un combattant du MFDC joint par téléphone depuis Bissau a fait état d'une situation difficile face à l'avancée de l'armée.

Les soldats sénégalais "nous pilonnent depuis deux jours sans trêve. Ce mercredi matin, l'aviation est entrée dans le combat. Nous sommes (bombardés) par un hélicoptère et un avion", a-t-il déclaré, sans que l'on puisse confirmer dans l'immédiat ces affirmations de source indépendante.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 03/02/2021 à 17h07, mis à jour le 03/02/2021 à 17h17