Next Einstein Forum de Dakar: l’Afrique doit miser sur la science et la technologie

 Paul Kagamé, président du Rwanda, reçoit des mains du président sénégalais, Macky Sall, une reproduction de l'os d'Ishango (la plus ancienne preuve d'existence d'arithmétique découverte au Congo).

Paul Kagamé, président du Rwanda, reçoit des mains du président sénégalais, Macky Sall, une reproduction de l'os d'Ishango (la plus ancienne preuve d'existence d'arithmétique découverte au Congo).. DR

Le 09/03/2016 à 14h01

Faire de l’Afrique une plateforme des sciences, des mathématiques et de l’ingénierie, telle est l’ambition du Next Einstein Forum qui se déroule actuellement à Dakar. Des représentants d'une centaine de pays participent à cette rencontre initiée par l’Institut africain des sciences mathématiques.

Le Next Einstein Forum, une conférence internationale dédiée à la science, à la technologie et à l’innovation, initié par l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) et le ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la recherche, se tient cette année, du 8 au 10 mars 2016, à Diamniadio (région de Dakar) avec des participants venus d’une centaine de pays.Parmi eux, Paul Kagamé, le président rwandais, dont le pays va accueillir la prochaine édition, en 2018. D’après ce dernier, qui co-présidait la cérémonie d’ouverture de cette grande rencontre consacrée au développement de la science, aux côtés de son homologue sénégalais, Macky Sall, l’Afrique ne peut plus continuer à consommer les technologies importées si elle veut s’arrimer à la marche du monde.«La science, la technologie et l’innovation constituent les clés des changements à opérer en Afrique», a expliqué Kagamé. Selon lui, le continent peut développer des technologies bénéfiques et rentables, du point de vue économique, en les adaptant à ses propres besoins.Mais pour cela, les Etats africains et le secteur privé du continent «ont l’obligation d’investir davantage dans la science et la technologie, pour rattraper le retard du continent et éviter de se retrouver encore à la traîne du progrès scientifique et technologique».L’autre défi consiste à rendre attractives les filières scientifiques et technologiques pour la majorité des étudiants africains, en particulier les filles, et de stopper la fuite des cerveaux en créant un «environnement adéquat pour attirer et faire revenir nos scientifiques».Pour Kagame les dirigeants du continent doivent «prendre la pleine mesure des investissements dans les domaines de la science et de la technologie, créer un environnement propice, dans lequel chacun pourra participer pleinement, les femmes en particulier».La Cité de l’innovation à Kigali, qui «attire» de nombreux scientifiques du continent, est un exemple de ce point de vue.Pour sa part, après avoir constaté l’ampleur du défi pour l’Afrique, en matière de développement de la science, le président Macky Sall a préconisé de faire des acteurs des filières scientifiques et technologiques la principale destination des investissements en matière d’éducation. «La jeunesse de l’Afrique est un atout, mais si elle n’est pas bien formée, surtout dans les domaines de la science et de la technologie, c’est une bombe», a lâché le président Sall.Toutefois, d’après lui, la recherche scientifique doit être orientée vers le progrès humain, c’est-à-dire le bonheur et le bien-être des populations. Car «la science n’est qu’un outil de développement au services des populations».

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 09/03/2016 à 14h01