L’affaire continue à susciter des réactions au Sénégal au fur et à mesure que les révélations se suivent démontrant l’ampleur du phénomène de l’abattage des ânes, mais surtout du circuit de distribution emprunté par cette viande.En effet, depuis les premières révélations de cette affaires, plusieurs sénégalais qui s’adonnaient à cette pratiques ont été arrêtés et certain en flagrant délit en train de dépecer des ânes dans la région de Mbour mais aussi à Yarakh (Dakar).Selon sonego.com, le boucher arrêté à Yarakh, banlieue de Dakar, n’a pas été avare en révélations lors de son audition. Pratiquant cette activité depuis plusieurs mois, il a expliqué ainsi que les ânes étaient achetés auprès de la SOGAS –Société de gestion des abattoirs du Sénégal- et transportés clandestinement au technopôle où ils sont abattus et dépecés.Et plus grave encore, une fois ces opérations réalisées, le boucher et ses complices ramènent la viande à la SOGAS pour l'écouler plus facilement en la mélangeant, avec la complicité des salariés de l’entreprise, à celle de boeufs, chèvres et moutons, en prenant le soin, bien évidemment, de désosser la viande d’âne afin que le mélange ne puisse être remarqué.Ainsi, à travers ce procédé, beaucoup de Sénégalais, notamment de Dakar, ont pu consommer de la viande d’âne, prohibée à la consommation, sans s'en rendre compte. Le chevillard écoulait la viande en raison de 700 à 800 FCFA le kilo.Outre la viande, les peaux d’ânes sont vendues aux Chinois au prix unitaire de 35.000 FCFA (53,35 euros), dépassant même le prix de l’âne vivant.A Mbour, les bouchers s’apprêtaient à abattre une cinquantaine d’ânes avant d’être surpris par les autorités, averties par les populations. C’est dire que le phénomène commençait à prendre de l’ampleur.Il faut souligner que la SOGAS avait l’habitude d’abattre des ânes déstinés la nourriture des félins du parc zoologique de Hann, ou celle es chiens d’élevage, voire une certaine clientèle chinoise. Seulement, selon les dirigeants de cette société, en se basant sur les peaux d’ânes collectées, ce sont 35 tonnes de viandes qui sont en circulation et se retrouvent malheureusement, en partie, dans les assiettes des Sénégalais.
Par Kofi Gabriel
Le 21/05/2016 à 18h30, mis à jour le 21/05/2016 à 19h06