Alcaly Cissé: le risque de sa décapitation en Arabie saoudite mobilise la société civile sénégalaise

Alcaly Cissé.

Alcaly Cissé. . DR

Le 08/06/2016 à 14h39

Le cas de Alcaly Cissé, ce Sénégalais arrêté à Casablanca en 2012, puis extradé en Arabie Saoudite, continue de préoccuper les associations de défense des droits de l’homme sénégalaises, qui exigent sa libération. Il y risque la décapitation.

D’abord un rappel des faits. A la suite d’une plainte pour escroquerie déposée, au milieu des années 2000, par un homme d’affaires saoudien, Alcaly Cissé, déchu de son immunité parlementaire par l’Assemblée nationale sénégalaise, a été jugé par la justice sénégalaise en 2008.Reconnu coupable d’escroquerie pour un montant estimé à 2,5 milliards de FCFA (3,8 millions d’euros), Cissé avait été condamné à deux ans de prison. En appel, la troisième chambre d’accusation du tribunal de Dakar l'a relaxé..Par la suite, l’Arabie Saoudite lance un mandat d’arrêt international contre l’ancien député sénégalais qui sera arrêté à l’aéroport de Casablanca, au Maroc, en septembre 2012. Alcaly Cissé passe alors dix-sept mois dans les prisons marocaines avant d’être extradé en Arabie Saoudite (où il est emprisonné depuis quatre ans) qui entend le juger pour les mêmes faits.D’après les défenseurs des droits de l’homme, il risque la décapitation, s’il est reconnu coupable par la justice saoudienne.Depuis son extradition en Arabie Saoudite, sa famille et les associations sénégalaises de défense des droits de l’homme ne cessent de réclamer la libération de l’ancien député. «Nous devons sensibiliser tout le monde pour continuer le combat de la libération d’Alcaly Cissé», a expliqué Me Assane Dioma Ndiaye, le secrétaire général de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH), hier, lors d’une rencontre avec la presse.Ce dernier, qui estime que la justice saoudienne a «défié» celle sénégalaise «car on ne peut pas juger deux fois une personne sur les mêmes faits», annonce une saisine du Groupe de travail des Nations Unies pour dénoncer une «détention arbitraire d’un homme dont l’état de santé est critique».Pour Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale au moment de la levée de l’immunité parlementaire d’Alcaly Cissé, le pouvoir actuel pouvait «profiter de l’envoi de militaires sénégalais en Arabie Saoudite» pour négocier le cas de Cissé.Pourtant, en septembre 2015, une solution à l’amiable était sur le point d’être trouvée avec les autorités saoudiennes. C’est du moins ce qu’avait laissé entendre Mankeur Ndiaye, le chef de la diplomatie sénégalaise.«L’Etat du Sénégal est en train de négocier avec l’Arabie Saoudite pour obtenir la clémence et la libération d’Alcaly Cissé. Une solution à l’amiable est en train d’être étudiée entre lui et ceux avec qui il a un contentieux», avait déclaré Mankeur Ndiaye.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 08/06/2016 à 14h39