Afrique de l'ouest: quand la mendicité s'exporte

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Le 13/07/2016 à 13h11

Dakar a expulsé 25 Guinéens qui s'adonnaient à la mendicité dans les rues de Dakar. Mais la capitale sénégalaise n'est pas la seule de la sous-région touchée par le phénomène.

Pour la première fois de son histoire, le Sénégal a procédé à l'expulsion en masse de citoyens de la sous-région. Il s'agit de 25 malheureux Guinéens qui ont été pris dans les rues de Dakar et déposés à la frontière de Missira, dans le sud du pays. Ils sont arrivés en début de semaine, lundi 11 juillet 2016. C'est ce que relève l'Agence guinéenne de presse (AGP).La raison officielle avancée par Dakar est "le manque de domicile fixe". En réalité, Dakar veut réduire la mendicité, puisqu'il s'agissait surtout de personnes ayant des handicaps physiques ou vivant avec une cécité ou de très jeunes enfants les accompagnant.Nettoyer les rues de DakarLe gouvernement de Macky Sall a entrepris depuis quelques semaines de vider les rues de Dakar de la mendicité quelle qu'en soit la forme. Ainsi, plus d'une centaine d'enfants d'écoles coraniques, appelés "talibés" au Sénégal, ont été évacués des rues de Dakar.La nouvelle s'est vite répandue, et la ville de Dakar s'est vidée de ses milliers de talibés qui arpentaient les rues tous les matins pour demander leur pitance. Certaines organisations de défense des droits de l'enfant estiment à 30.000 le nombre de talibés, sénégalais pour la plupart. Un chiffre qui semble exagéré mais qui témoigne d'un phénomène inquiétant. Quant aux mendiants étrangers, ils sont souvent des adultes.D'autres capitales touchéesIl n'est pas rare de voir dans certaines rues de la capitale sénégalaise des personnes s'adonnant à cette activité et ne parlant que très peu les langues du pays, en l'occurrence le Ouolof. Ce qui est pour les Dakarois le signe qu'ils ne sont pas Sénégalais. Généralement, on pointe du doigt la Guinée et le Mali comme pays d'origine.Cependant, Dakar n'a pas le monopole de ce phénomène. Dans toutes les capitales de la sous-région, on note une proportion d'étrangers parmi les mendiants. Et ailleurs, ces étrangers sont souvent Sénégalais. C'est le cas à Nouakchott, Bamako voire à Banjul, la capitale gambienne toute proche de Dakar. Désormais, même dans les rues de Casablanca, on rencontre quelques personnes atteintes de cécité ou d'handicap physique venant du Sénégal.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 13/07/2016 à 13h11