Il y a quelques jours la presse sénégalaise avait relaté le cas de Mbayang Diop, cette Sénégalaise qui risque la décapitation en Arabie Saoudite pour le meurtre de l’épouse de son patron. A l’image de centaines d’autres jeunes Sénégalaises, elle s’était rendue en Arabie Saoudite, succombant à de fausses promesses, souvent venant d’individus véreux.
La Division des investigations criminelles (DIC) de la police sénégalaise vient de démanteler un réseau de trafic d’êtres humains vers justement ces pays du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït).
Ces personnes, qui ont été déferrées devant le parquet, sont poursuivies pour «traite de personnes, complicité de ce délit et association de malfaiteurs». D’autres membres présumés du réseau, dont un Marocain et un Mauritanien, sont activement recherchés.
Ces arrestations font suite à de multiples plaintes, mais aussi d’informations émanant de représentants diplomatiques sénégalaises dans ces pays du Golfe.
D’après des sources proches de l’enquête, citées par la presse sénégalaise, ces malfaiteurs avaient réussi à convoyer plusieurs centaines de personnes, notamment de jeunes filles, qu’ils plaçaient comme employées de maison.
Les convoyeurs leurs faisaient miroiter l’Eldorado des pétrodollars avec des promesses de salaires pouvant atteindre les 150.000 FCFA (229 euros) et de bonnes conditions de travail, en plus d’être logées, nourries et blanchies par leurs employeurs. Tout cela avec de faux contrats d’engagements rédigés en arabe, langue que ne comprennent pas beaucoup de Sénégalais, et qui n’étaient transmis que le jour du départ.
Et le manège a visiblement fonctionné. Des centaines de jeunes sénégalais ont ainsi mordus à l’hameçon. Une fois à destination, des intermédiaires se chargeaient de réceptionner les «colis» en provenance de Dakar. Les candidats au départ s’acquittaient des frais de dossier variant entre 20.000 et 150 000 FCFA, en plus d’une commission de 80.000 FCFA (122 euros) pour chaque candidat arrivé à destination.
Mais une fois sur place, le rêve se transforme en cauchemar pour la plupart des candidates. Elles sont livrées à leurs employeurs qui les font travailler de l’aube à la nuit pour des salaires de misère et dans des conditions d’esclavage.