Hissène Habré condamné à verser entre 15.000 et 30.000 euros à chaque victime

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Le 30/07/2016 à 08h46, mis à jour le 31/07/2016 à 11h03

Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont condamné, vendredi à Dakar, l'ancien président tchadien Hissène Habré, à verser entre 10 et 20 millions de FCFA (entre 15.245 et 30.490 euros) par victime.

Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont condamné, vendredi à Dakar, l'ancien président tchadien Hissène Habré, à verser entre 10 et 20 millions de FCFA (entre 15.245 et 30.490 euros) par victime.

Le tribunal qui l’avait déjà condamné, en mai dernier, à la prison à vie, a ordonné, dans le cadre de la procédure civile, l'indemnisation des victimes de "viol", de "détention arbitraire" ou "prisonnier et rescapé", et des "victimes indirectes", a annoncé son président, le magistrat burkinabè Gberdao Gustave Kam.

La juridiction condamne Habré à payer à chacune des victimes de viol et d'esclavage sexuel la somme de 20 millions de FCFA, à chaque victime de détention arbitraire, prisonnier de guerre et rescapé la somme de 15 millions de FCFA et à chacune des victimes indirectes ayant perdu des proches, 10 millions de FCFA, a indiqué Kam, sans aucune mention du nombre de victimes concernées.

Selon la Tchadienne Jacqueline Moudeina, présidente du collectif des avocats des victimes, le nombre total de victimes est de 4.733 dont 1.625 directes, a-t-elle déclaré à la presse à l'issue de l'audience.

L’ancien président tchadien, Hissène Habré, avait été condamné, le 30 mai dernier, par les CAE à la peine d’emprisonnement à perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes de torture, viol, traitement inhumain, esclavage forcé et exécution sommaire, entre autres.

Ouvert le 20 juillet 2015 à Dakar devant les CAE présidées par le juge burkinabè, Gberdao Gustave Kam, ce procès avait duré 56 jours et enregistré 93 témoignages.

Habré est jugé devant les CAE pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture commis à l'époque où il dirigeait le Tchad de juin 1982 à décembre 1990.

En détention préventive depuis juin 2013 au Sénégal où il s'était réfugié après sa chute en 1990, Habré a été renvoyé, le 13 février 2015, devant la Cour d'assises des CAE.

Au pouvoir entre 1982 et 1990, il a été renversé par l'actuel président Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d'entrer en rébellion.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 30/07/2016 à 08h46, mis à jour le 31/07/2016 à 11h03