D’après une étude menée par l’ONG Wildaf/Sénégal, les femmes sénégalaises représentent 26% des responsables de parcelles dans l’agriculture, mais ne détiennent que 13% de la superficie des terres en agriculture pluviale. La situation est encore pire pour la culture irriguée.
Les femmes sont aussi confrontées à de nombreux obstacles pour investir dans l’industrie et le commerce, justement à cause de leur non accès à la terre, soulignent les auteurs de l’étude.
Ainsi, 82% des femmes sénégalaises interrogées dans le cadre de cette étude, sont convaincues qu’il existe des discriminations dans l’accès à la terre. En revanche, 70% des hommes interrogés nient l’existence d’une discrimination de genre en matière de foncier.
L’intérêt de cette étude, d’après ses auteurs, réside dans le fait qu’elle vient combler un déficit de connaissances sur les raisons profondes de la persistance des inégalités de genre dans l’accès, le contrôle et la maîtrise des bénéfices de l’exploitation de la terre par les femmes. Jusque-là, les informations fournies par les différentes études sur le sujet étaient pour le moins «évasives».
«Quels que puissent être les modes de transmission de la ressource terre (héritage, cession, réglementations foncières, etc.), les femmes sont souvent exclues de ce facteur essentiel à la production, faisant fi de leur rôle majeur dans les exploitations agricoles familiales», a déploré Mariame Coulibaly, présidente de Wildaf/Sénégal, lors de la présentation de cette étude.
L’étude de Wildaf/Sénégal s’inscrit dans un projet plus vaste de l’ONG Oxfam qui concerne cinq autres pays: Rwanda, Tanzanie, Mozambique, Ghana et un pays d’Afrique du Nord ou d’Afrique Australe à déterminer.