Sénégal. Enseignement: la nouvelle réforme veut tuer Goethe, Dante et Tolstoï

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Le 31/10/2016 à 18h26, mis à jour le 31/10/2016 à 18h46

Les professeurs des "langues vivantes II", sont dans tous leurs états. Le gouvernement sénégalais a annoncé leur suppression dans le cursus de l'enseignement secondaire. La raison avancée n'est pas dénuée de sens. Mais dans un pays où l'on se plaint de tout, pas évident que la pilule passe.

Kiosque Le360 Afrique. Plus de la langue de Goethe, de Tolstoï et de Dante au collège, pour les jeunes sénégalais, rapporte Radio France Internationale. Le gouvernement a décidé d'introduire une petite réforme pour favoriser l'enseignement des sciences au lieu de celles des lettres. C'est une demande de beaucoup de Sénégalais de renforcer les matières comme les mathématiques, les sciences physiques ou encore les sciences naturelles. 

Il se trouve qu'en classe de 4e, c'est-à-dire 5 années avant le baccalauréat, les collégiens ont la possibilité de choisir une triosième langue appelée "Langue Vivante II" ou LV2, la Langue Vivante I (LV1) est automatiquement l'anglais. Choix est donc fait entre l'espagnol, l'talien, l'allemand ou encore le russe. Cela permet de donner rapidement un très bon niveau dans ces langues aux Sénégalais.

Sauf que, à la place de la LV2, le gouvernement sénégalais entend privilégier l'enseignement des sciences physiques afin d'améliorer le niveau en sciences. d'une façon générale. La mesure visant à améliorer le niveau dans les matières scientifiques est très bien accueillie, mais les professeurs de LV2 ne l'entendent pas de cette oreille.

Pour les enseignants de l'allemand, il est hors de question d'abandonner cette langue. Saliou Mbaye, professeur d'allemand à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar cité par la radio ne manque pas d'argument. Selon lui, la "oopération (avec le pays de Goethe, ndlr) matérialisée par la présence de pas mal d'entreprises et pas mal de fondations allemandes ici au Sénégal, existe déjà. Les Allemands peuvent dire : s'ils ne s'intéressent pas à nous, pourquoi devons-nous intéresser à eux ?».

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 31/10/2016 à 18h26, mis à jour le 31/10/2016 à 18h46