On est le 14 décembre 2016, l’organisation de l’Etat islamique (EI) annonce la mort de celui qui avait pour nom de combattant Abou Hatem al-Sinighali. L’information est naturellement relayée par la presse sénégalaise, notamment le site Dakar Actu. Cet islamiste qui a quitté le Sénégal dont il est originaire sous le nom de Moustapha Diop, était parti avec femme et enfants. Une nouvelle preuve, pour ceux qui en douteraient encore, de l'existence d'une filière de djihadistes sénégalais bien établie.
Moustapha Diop fait partie de la première vague de combattants de l’EI estampillés al-Sinighali ou el Senegali, c’est-à-dire originaire du pays de la Teranga à 95% de musulmans. Même si le soufisme domine dans la pratique, les étudiants formés au Moyen-Orient reviennent quelquefois avec des orientations d’islamistes djihadistes.
Abou Khalifa al Sinighali, Alias Abderahmane Mendy
Avant Abou Hatem, en juin dernier, Abdourahmane Mendy, alias Abou Khalifa Al Sinighali, avait été abattu par les Russes lors de combats en Syrie. Mendy, originaire de la Casamance, était l’un des recruteurs les plus actifs de Daech, au vu des nombreux prêches sur la guerre sainte qu’il avait postés sur internet. C’est à travers cet homme qui exerçait le métier de peintre en bâtiment que l’on a appris la présence d’autres djihadistes sénégalais, souvent pour leur avoir rendu un funeste hommage en publiant leur photo après leur mort.
Il y a eu Abou Khalid Al Sinighali dont le vrai nom était Hassane Diène qui aurait été tué au mois de novembre. Alors qu’en octobre déjà, c’était un certain Zaïd Bâ, présenté comme le « petit frère d’Ibrahim Bâ", qui était également tué.
Abou Khalid al Sinighali, alis Hassan Diène
Actuellement, en Libye se trouverait encore un chef plus influent que tous ces djihadistes. Il s’agit notamment d’Abou Hamza Al Sinighali qui serait en fuite. Selon RFI, "cet autre émir qui avait rejoint la Libye avec sa femme et ses trois enfants a beaucoup fait parler de lui à cause de ses méthodes brutales contre les habitants". Ces derniers devaient absolument avoir son accord pour quitter les localités sont contrôle de Daech dans la zone de Syrte.
La fuite d’Abou Hamza et des centaines de Sénégalais qui seraient engagés dans l’armée tentaculaire de l’Etat Islamique n’est pas très bien vue par Dakar. Au Sénégal, on craint le retour des combattants djihadistes qui pourraient former des cellules actives.