Interpellé sur la recrudescence du grand banditisme qui inquiète les Sénégalais, Oumar Maal, le directeur général de la police, ne s’est pas gêné pour pointer du doigt les citoyens. «Aujourd'hui, au Sénégal, on se rend compte que les gens sont passifs quand un citoyen est agressé dans la rue. Personne ne prend son courage à deux mains pour interférer, s'interposer entre la victime et l’agresseur», a-t-il répondu.
Il faut que les gens aient le courage de se dresser contre les agresseurs en attendant que les forces de la police interviennent. C’est le moment de demander aux populations de changer de comportement. Nous ne pouvons pas être partout. Nous n’avons pas ce don d’ubiquité; seul Dieu détient ce pouvoir», a-t-il renchéri. Une manière de laver à grande eau ses hommes.
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Mais la question que les Sénégalais se posent est celle de savoir ce que peut faire un honnête citoyen en face d’une bande de malfaiteurs lourdement armés et prêts à faire usage de leurs armes contre toute personne qui se mettrait en travers de leur chemin. «Les super héros comme Superman et autre Spiderman n’existent que dans la fiction», lui lance ironiquement un Sénégalais sur les réseaux sociaux.
Cependant, Mouhamadou Barro, du Haut conseil de collectivités territoriales, estime que le directeur général de la police n’a pas été compris dans sa communication. Ainsi, il dit: «je propose au DG de la police de repréciser sa pensée. Le discours des forces de sécurité a toujours été de demander aux citoyens de dénoncer et non d’intervenir ou d’interférer en cas d’agression», a-t-il déclaré. «Les propos du DG ne doivent pas être compris au premier degré, sauf si on veut en profiter pour le dénigrer», a soutenu Oumar Maal.