Dans sa chambre du quartier Diamegueune à Thiès, à quelque 70 km à l'est de Dakar, ce mercredi 29 mars, Kader procède à son rituel hebdomadaire. Il gratte une carte de recharge d'un opérateur téléphonique pour pouvoir activer son pass internet. C'est en effet, ce qui lui permet de suivre régulièrement ses cours de l'Université virtuelle mise en place par le Sénégal depuis quelques années.
Mais, l’internet coûte tellement cher au Sénégal, que Kader tente toujours d’attendre le moment le plus opportun pour activer ce pass internet. Il doit se résoudre à le faire pour avoir accès aux cours et préparer les prochains examens. Il est l'exemple type de milliers d'autres étudiants qui doivent se former exclusivement via internet. Beaucoup d'autres Sénégalais pour diverses raisons ont également besoin de se connecter régulièrement.
Introduit au Sénégal dans les années 1990, l’internet n'a pas toujours été accessible. Mais depuis, cet outil devenu indispensable a fait du chemin. Actuellement, on assiste à sa vulgarisation avec la concrétisation de nombreux projets.
Cette évolution de l’internet est comparable à celle du mobile qui au début était difficilement accessible aux Sénégalais à faible revenu. Maintenant, dans tous les foyers, les smartphones sont présents.
Au niveau social aussi, les mentalités ont beaucoup évolué. L’ADSL qui, au début était réservée à quelques privilégiés et professionnels est en quelque sorte, reléguée au second plan au profit des connexions 3G et 4G. La multiplication des réseaux sociaux est aussi un facteur déterminant dans la progression de l’internet qui cependant n’est pas à la portée de toutes les bourses du fait de sa cherté.
Un outil pas à la porté des toutes les bourses au Sénégal
Dans son dernier rapport sur les dividendes numériques au Sénégal, la Banque mondiale, à travers sa directrice des opérations, estimait que le prix de l’internet est très élevé et qu’il constitue un frein à leur croissance. Malgré la multiplication des opérateurs et leurs récents efforts pour une baisse des tarifs, l’internet reste cher dans un pays où les revenus ne suivent pas. Toutefois, cette cherté est davantage ressentie dans le domaine de l’internet mobile. Actuellement au Sénégal, des offres de forfaits 3G+ sont proposées par les trois opérateurs que sont Orange, Tigo et Expresso.
La 3G Orange, un opérateur jugé trop cher
Premier sur le marché sénégalais, Orange propose plusieurs pass internet 3G différents.
Tarif d'Orange
Forfait | Coût (en FCFA) |
Pass 50 Mo | 250 F CFA (0,38 euro) |
Pass 200 Mo | 500 F CFA (0,75 euro) |
Pass 300 Mo | 1 000 F CFA (1,50 euro) |
Pass 1 Go | 2 500 F CFA (3,75 euro) |
Pass 2.5 Go | 5000 F CFA (7,51 euro) |
Pass 7 Go | 10 000 F CFA (15,03 euro) |
Toutefois, Orange fait l'objet de plusieurs critiques de la part des clients qui estiment que l'opérateur n'offre pas un bon rapport qualité-prix.
Concernant l’ADSL, Orange a tout de même fait des efforts dans le sens de la baisse des tarifs. Depuis le mois de février 2017, on observe une baisse de 15% ou 20% selon les abonnements. De plus, l'opérateur a annoncé une baisse de 40% sur la 3G+, mais les clients tardent à ressentir les effets sur l’internet mobile d’Orange Sénégal.
Quant à Tigo, le concurrent direct d’Orange Sénégal, il propose actuellement les prix les plus bas du marché sénégalais de l’internet 3G.
Tarifs de Tigo
Forfait | Coût (en Fcfa) |
Pass 50 Mo | 250 F CFA (0,38 euro) |
Pass 200 Mo | 500 F CFA (0,75 euro) |
Pass 3 Go | 1 000 F CFA (1,50 euro) |
Forfait 100 Mo valable 7 jours | 500 F CFA (0,75 euro) |
Forfait 300 Mo valuable 7 jours | 1000 F CFA ( 1,5 euro) |
Forfait 1 Go valuable 7 jours | 2500 F CFA (3,75 euro) |
Deuxième à arriver sur le marché du 3G+, Tigo est aujourd’hui très présent à Dakar et dans sa banlieue. Grâce aux prix compétitifs qu’il propose, cet opérateur a acquis une forte clientèle dans des villes comme Touba, Thiès et Kaolack, mais également Louga, Saint-Louis, Kolda, Fatick.