Sénégal: inauguration du plus grand institut sanitaire en Afrique

L'IRESSEF de Diamniadio est le plus grand institut sanitaire en Afrique

L'IRESSEF de Diamniadio est le plus grand institut sanitaire en Afrique. DR/

Le 22/06/2017 à 12h11

L’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF) a été inauguré mardi 20 juin 2017, en présence de chercheurs de renommée mondiale. Sa réalisation en 2 ans a nécessité une enveloppe de 9 milliards de francs CFA.

Considéré comme le plus grand institut sanitaire en Afrique, l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF) fera de Diamniadio un hub hospitalier de dimension mondiale.

Selon le professeur Souleymane Mboup, président directeur général de l’IRESSEF, ce centre permettra «la mise en place d’un centre de surveillance démographique et sanitaire (SDS) dans la communauté rurale de Sandiara».

Il s’exprimait à l’occasion de l’inauguration de l’IRESSEF en présence du président Macky Sall, de plusieurs personnalités et de chercheurs de renommée mondiale dans le domaine de la santé.

Parmi les domaines de compétence de l’Institut figurent en pôle position la formation, la surveillance des maladies, la recherche et le diagnostic.

«Dès son lancement, l’IRESSEFcompte 122 employés, dont des chercheurs, un personnel administratif et technique», a précisé le professeur Souleymane Mboup. Dans son plan stratégique, l’Institut prévoit «de tripler cet effectif» à l’horizon 2022, a-t-il ajouté.

La réalisation de ce projet est «une continuation logique» de la brillante carrière universitaire du professeur Souleymane Mboup qui a toujours eu en tête de "combler le gap en matière santé entre pays développés et pays sous-développés". Pour la réalisation de ce dessein, selon le PDG de l’IRESSEF, il est essentiel de «mettre en place une plateforme d’excellence pour la pratique et l’enseignement de la recherche en santé en Afrique».

Pour sa part, Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, a insisté sur l’utilité d’une telle structure. «Ce centre de recherche est indispensable et cet institut va nous permettre de faire en sorte que la recherche ne soit pas prise en otage par le Nord. Ce qui est important, c’est de construire des ponts avec le Nord». Il sera d’une importance capitale d’autant plus que «25% du poids de la maladie mondiale se trouve en Afrique et nous n’avons que 3% des travailleurs de la santé qui se trouvent sur le continent et pratiquement 1% de chercheurs».

Le constat est inquiétant. «Seulement 3% des médicaments que nous consommons sont produits par le continent», a fait savoir Michel Sidibé. «Il est important donc que dans ce partenariat nouveau, on puisse produire nos propres médicaments et faire nos propres recherches qui répondent à nos pathologies», a-t-il conclu.

Un chantre de la lutte contre le Sida

Le prix décerné au ministre sénégalais de la Santé choque la presse guinéenne à cause d'Ebola

Pour leur engagement dans le domaine de la science et de la santé en Afrique, le professeur Souleymane Mboup, le docteur John Martin, le professeur François Denis et le docteur John Ngengason ont été célébrés par le président Macky Sall.

Pharmacien de formation et colonel de l’armée sénégalaise, le professeur Souleymane Mboup et son équipe de l’hôpital le Dantec de Dakar ont été les premiers à décrire en 1985 le VIH-2. Cette forme du virus du sida est essentiellement détectée chez les populations de l’Afrique de l’Ouest.

Chercheur inlassable, il s'est vu décerner le premier prix de la pharmacie francophone pour l’année 2000 le 14 juin 2000. Il sera élu le 5 décembre 2001, correspondant à titre étranger de l’Académie nationale de pharmacie de France.

Toutefois, le professeur Souleymane Mboup n’entend pas s’arrêter en si bon chemin dans la lutte contre plusieurs pathologies en Afrique et dans le monde. La mise en place de l’IRESSEF à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar en est un parfait exemple.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 22/06/2017 à 12h11