L’architecte Pierre Goudiaby Atepa et ses camarades du Collectif des cadres casamançais (CCC) ont fustigé l’assassinat de 13 jeunes coupeurs de bois dans la forêt de Boffa Bayote près de Ziguinchor le 6 janvier dernier. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en début de semaine, le CCC a prétendu connaître l’identité des pilleurs de bois casamançais à l’origine du massacre. Certains d’entre eux vivraient même dans la banlieue dakaroise.
Selon l’architecte, originaire de la région, «il faut débusquer cette mafia qui tue le Sénégal» en organisant un vaste réseau de trafic de bois en Casamance. «L’Etat les a également identifiés. Ils tuent les forêts du sud de notre pays, ils doivent par conséquent être poursuivis et punis », a-t-il fait savoir.
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Toujours est-il que le meurtre des 13 jeunes Sénégalais n’a toujours pas été revendiqué. Certains pointent du doigt des éléments incontrôlés du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), qui réclame l’indépendance depuis 30 ans. Mais les dirigeants du MFDC ont, à leur tour, accusé les autorités qui selon eux, «ont mis en place un vaste réseau de trafic du bois de teck».
De son côté, le gouvernement assimile ce massacre à un acte «désespéré de forces sans ambition autre que la violence gratuite, au moment où la paix se consolide chaque jour davantage dans la partie sud du pays». Pour apporter son soutien moral aux familles des disparus, le président Macky Sall a décrété deux jours de deuil sur l’ensemble du territoire. Des soldats de l’armée sénégalaise sont sur place pour sécuriser la zone et tenter d’identifier les vrais coupables de cette barbarie.
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Le Collectif des cadres casamançais ne désespère pas de voir la paix régner de nouveau en Casamance. Il préconise «un plan quinquennal d’une cinquantaine de milliards de francs CFA (75,18 millions d’euros) pour offrir des emplois à au moins 300 000 jeunes». Selon eux, si l’Etat du Sénégal valide le projet, ils apporteront leur «contribution».
Atepa a par ailleurs attiré l’attention des Sénégalais sur le réel danger qui guette la Casamance car, dit-il, «aujourd’hui, plus de la moitié de la forêt est partie». Dans l’immédiat, il propose à l’Etat du Sénégal d’ordonner «l’arrêt total de l’abattage des arbres sur une période de 5 ans pour permettre à la Casamance de retrouver sa verdure».