Tuerie en Casamance: les arrestations portées à 22 personnes dont un journaliste

Casamance

Casamance. dr

Le 16/01/2018 à 20h45

22 personnes ont été arrêtées par la gendarmerie dans le cadre de l’enquête sur le massacre des 14 jeunes coupeurs de bois à Ziguinchor. L’armée sénégalaise continue sa patrouille vers la frontière avec la Guinée-Bissau.

L’enquête sur la tuerie des 15 jeunes coupeurs de bois dans la forêt de Boffa-Bayote de Ziguinchor s'est accélérée. Le nombre de personnes arrêtées par la gendarmerie nationale est porté à 22 personnes, dimanche 14 janvier en fin de journée. On a même eu la surprise de découvrir parmi les personnes interpellées dans le cadre de l'enquête, un confrère journaliste, en l'occurrence René Crépin Bassène. Il s'agirait d'un observateur de la question casamançaise réputé proche du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Son arrestation a poussé la branche politique des indépendantistes à mettre en garde l'Etat sénégalais contre des dérives dans le cadre de son enquête. 

Quoi qu'il en soit, selon l'armée, ces personnes arrêtées sont suspectées d’avoir pris part dans ce massacre qui a eu lieu le 6 janvier dernier dans la forêt classée de Boffa-Bayotte dans la région de Ziguinchor.

L’armée sénégalaise a investi les zones de Badem et Boffa et avance maintenant vers la frontière bissau-guinéenne, révèlent certaines personnes présentes dans ces localités. «Même si nous ne somme pas en mesure de dire ce qui se passe exactement, nous entendons continuellement des tirs d’armes lourdes », soutiennent t-ils du côté de Toubacouta.

Selon le communiqué publié par la gendarmerie, 22 personnes, dont une femme ont été arrêtées ce dimanche, dans le cadre de l’enquête sur ce massacre, lancée le jour même de ce massacre. 

dimanche 7 avril. Mais cette situation hante le sommeil des populations de Toubacouta, localité dans laquelle ces personnes ont été appréhendées. « Nous ne dormons que d’un seul œil car personne ne sait s’il sera, où pas, les prochains sur la liste des arrestations », se sont confiés les membres de l’Association des jeunes de Toubacouta.

Cependant, essayant de profiter de cette situation en braquant des marchands ambulants et des charbonniers, un homme supposé appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), a été abattu. Alertée par les populations de Boutoupa-Camaracounda et Tampo, l’armée a vite réagi en le mettant hors d’état de nuire.

Rappelons que, 14 jeunes coupeurs de bois ont été sommairement exécutés dans la forêt de Boffa Bayotte, à quelques kilomètres de la région naturelle de Ziguinchor. Ce geste a été condamné par la majorité des sénégalais. Se sentant incriminés dans cette tuerie, des dirigeants du Mfdc ont multiplié les déclarations pour se défendre. Afin de protéger les populations, l’armée est ainsi appelée en renfort dans la zone militaire sud du Sénégal. Mais pour rassurer les populations locales, le Général Cheikh Guèye avait fait le déplacement pour s’entretenir avec les populations de Toubacouta et briffer les militaires sur le vrai sens de cette opération.

Par ailleurs, le Collectif des cadres casamançais avait tenu une conférence de presse pour pointer du doigt les commanditaires du trafic du bois casamançais vers la Gambie et la Guinée Bissau. Mais pour rassurer les populations locales, le Général Cheikh Guèye avait fait le déplacement et s’était entretenu avec les populations de Toubacouta

Par Mamadou Awa Ndiaye (Dakar, correspondance)
Le 16/01/2018 à 20h45