Vidéo. Sénégal-Mauritanie: Ould Abdel Aziz veut la tête d'Ewlad Lblad contre l'accord de pêche

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Le 10/04/2018 à 11h37, mis à jour le 10/04/2018 à 11h40

VidéoLe Dj du groupe de rap mauritanien, Ewlad Leblad, très critique sur la politique d’Ould Abdel Aziz, a été cueilli chez lui à la Cité Keur Gorgui à Dakar. La police de l’immigration prétexte de son séjour irrégulier en terre sénégalaise.

Connus pour leur engagement et leurs textes très critiques à l’égard du régime du président mauritanien Mohamad Ould Abdel Aziz, les rappeurs du groupe Awlad Leblad ont été poussés à l’exil au Sénégal depuis 2015. Malheureusement pour eux, le permis de séjour de leur Dj avait expiré. Ce dernier a été arrêté, le samedi 7 avril dernier, chez lui à la cité Keur Gorgui de Dakar. La police lui reproche de séjourner illégalement au Sénégal.

Afin d’éviter qu'il soit livré à la police mauritanienne, les membres du groupe Ewlad Leblad se sont rendu au siège du Haut-commissariat des Nations Unis à Dakar pour renouveler leurs titres de réfugiés. Il semblerait toutefois que les autorités sénégalaises essaient de profiter de cette situation pour expulser ces artistes qui peuvent être une pomme de discorde entre les deux gouvernements.

Pour éviter à ses clients de vivre une telle situation, leur avocat a préféré prendre les devants en évoquant le droit. «La loi dit qu’il faut notifier l’expulsion et donner deux mois au concerné avant de le faire expulser, mais les autorités ne respectent rien. Il y a une loi relative à la Cour suprême qui réglemente l’expulsion des étrangers. Là, ils violent les textes. On attend de voir, de toute façon, je ne vais pas prendre le risque de laisser mes clients se faire arrêter», a-t-il déclaré dans les colonnes du journal L’AS.

L’arrestation du Dj de groupe Ewlad Leblad intervient quelques jours après le report de la signature de l’accord de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie, le 30 mars dernier. Le ministre sénégalais de la Pêche, Oumar Guèye, avait expliqué ce report par un agenda très chargé de son homologue mauritanien. «Mon homologue m'avait proposé de venir à Dakar pour finaliser. Mais pour des problèmes d'agenda, il m'avait demandé qu'on repousse cela jusqu'à la première quinzaine du mois d'avril», avait-il déclaré la semaine dernière.

On ne peut tout de même pas s’empêcher de penser que l’expulsion vers la Mauritanie, de ce groupe très hostile à la politique d’Ould Abdel Aziz pourrait être une des exigences de ce dernier pour la signature de l’accord de pêche entre les deux pays.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 10/04/2018 à 11h37, mis à jour le 10/04/2018 à 11h40