Le spectre de la violence meurtrière entre 2012 et 2014 plane encore à Bangui. Deux Sénégalais répondant aux noms d’Issagua Diallo et de Guissé ont été tués par les anti-balaka en représailles du meurtre d’un prêtre. Ce mardi 1er mai, des Sélékas ont fait irruption dans une église chrétienne pour tuer le prêtre et blesser d’autres fidèles qui faisaient leur prière. Cet assassinat a irrité les anti-balaka qui sont sortis pour venger le meurtre du prêtre en s’en prenant à un imam.
«Malheureusement pour les deux Sénégalais qui étaient à bord de la voiture de l’imam en question, ils sont tombés sur les manifestants qui ont tiré sur eux avant de mettre en feu la voiture», raconte un témoin.
Issagua Diallo et Guissé ne sont pas les seules victimes des scènes de violence qui ont éclaté dans la capitale centrafricaine. Elles ont fait 16 morts et plusieurs blessés, mardi.
Ce regrettable événement arrive après le meurtre, le jeudi 19 avril dernier, du Sénégalais Cheikh Abdou Lô, à Cincinnati au Etats-Unis. Un mois plus tôt, c’était aussi Marie Faye, une infirmière sénégalaise de 35 ans établie au pays de l’oncle Sam, qui perdait la vie, assassinée. Elle a été abattue à son domicile, dans le Bronx, dans la nuit du 21 au 22 mars dernier.
Rappelons également que le pêcheur sénégalais, Fallou Diakhaté, âgé de 18 ans seulement, avait été abattu par les gardes-côtes mauritaniens le 28 janvier 2018. C’est aussi le cas d’Idy Dienne, un ressortissant sénégalais à Florence en Italie qui a été assassiné par un Italien.
Cette série de meurtres de ressortissants sénégalais à l’étranger commence à susciter de vives réactions dans leur pays d'origine. Selon Boubacar Seye de l’ONG Horizon sans frontière, «les autorités sénégalaises doivent convoquer l'ambassadeur de la Centrafrique pour des explications afin de faire cesser au plus vite cette chasse à l'homme». Il a également déploré «l’absence de protection (par l’Etat) des Sénégalais de l’extérieur».