Sénégal : les médecins internes en grève pour 72 heures

Greve des médecins Senegal

Greve des médecins Senegal . DR

Le 05/09/2018 à 15h36, mis à jour le 05/09/2018 à 15h37

Le fonctionnement des hôpitaux publics de Dakar est ralenti depuis hier à cause d'une grève des médecins internes. Un mouvement social qui se durcit actuellement.

Les soins apportés aux malades tournent au ralenti dans l’ensemble des structures de santé publique de la capitale sénégalaise. En grève depuis hier matin, pour une durée de 3 jours, les médecins-internes comptent bien se faire entendre des autorités qui font la sourde oreille à leurs revendications.

Apparemment leur sit-in du 28 août dernier, devant le ministère de la Santé et de l’Action sociale, n’a pas été suivi d’effet, mais les médecins n’ont pas lâché prise. En conséquence, le fonctionnement des hôpitaux publics de Dakar sera à nouveau perturbé. 

Entre autres revendications, l’association des médecins-internes et anciens médecins-internes réclame «la clarification et la remise à niveau du statut des internes, le recrutement systématique des internes dans la fonction publique à des fins de la formation, le respect du droit à la prise en charge médicale, la prise en charge des frais de spécialisation, la réforme de textes qui datent de 1972 et une indemnité de représentation médicale».

Le docteur Babacar Ndiaye, président de l’association des médecins internes du Sénégal a averti les autorités sanitaires de leur détermination pour obtenir satisfaction. «Nous allons arrêter toutes nos activités dans les hôpitaux (Fann, Dantec, Hoggy Grand-Yoff, Abass Ndao, etc.) », avait-t-il dit lors du dernier sit-in devant leur ministère de tutelle.

«Ces médecins-internes ont été recrutés sur concours, organisé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale en collaboration avec la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’odontologie», a précisé le docteur Bâ, médecin-interne à l’hôpital Dalal Diameu de Guédiawaye.

La situation de ces blouses blanches est d’autant plus inquiétante que leur nombre s’accroit chaque année. En effet, «45 internes sortent chaque année des universités avec leurs spécialisations et on se rend compte qu’ils sont livrés à eux-mêmes après cette formation», déplore-t-il. 

Les médecins internes n’entendent toutefois pas arrêter leur mouvement jusqu’à complète satisfaction de leurs revendications. « Nous allons poursuivre le combat jusqu’à la prise en charge de tous les points revendicatifs et des démarches ont été entamées au niveau des autorités », ont déclaré les responsables du syndicat des médecins. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 05/09/2018 à 15h36, mis à jour le 05/09/2018 à 15h37