Sénégal: la police démantèle un réseau de cybercriminels Nigérians

Le 18/09/2018 à 12h37, mis à jour le 18/09/2018 à 12h39

Cinq Nigérians ont été arrêtés par la Division spéciale de cybercriminalité de la direction de la police judiciaire, et déférés devant le parquet. Ils avaient mis en place un réseau de cybercrime et de prostitution.

La Division spéciale de cybercriminalité de la direction de la police judiciaire a arrêté cinq personnes de nationalité nigériane, soupçonnés d'association de malfaiteurs, de trafic de migrants, d'infraction informatique par la fabrication, la production, la modification de données informatisées, de faux et usage de faux en écriture publiques et privées.

Selon le lieutenant Mbaye Sady Diop, les agents de la police judiciaire sénégalaise ont, durant plusieurs mois, surveillé ces cinq malfaiteurs avant de les appréhender.

Ce réseau de faussaires qui a été démantelé, le 13 septembre dernier, procurait de faux documents de voyage, des papiers justificatifs, de faux bulletins de salaire et de faux relevés de compte bancaire, aux candidats à l’immigration. Leur procédé étaient de faire venir au Sénégal des personnes d’origine étrangère pour les aider à obtenir des titres de voyage à partir du Sénégal. «Une fois sur place, ce sont eux (les faussaires) qui les hébergeaient en attendant de leur préparer des papiers et de pouvoir les aider à voyager. Les documents frauduleux étaient confectionnés ou modifiés à l’aide de programmes informatiques», révèle le lieutenant Mbaye Sady Diop, porte-parole de la Police judiciaire de Dakar. 

Ces malfaiteurs n’opéraient pas seuls. Ils avaient d’autres complices qui se chargeaient d’établir de faux timbres et d’autres justificatifs permettant de passer frauduleusement les frontières étrangères. «Les premiers éléments de l’enquête ont aussi révélé, qu’au-delà de la cybercriminalité, de l’émigration clandestine, et des faux papiers, il y avait aussi un réseau de prostitution qui était entretenu par ces gens», a poursuivi le porte-parole de la Police judiciaire.

Les enquêteurs ont également découvert que «les personnes arrêtées avaient d’autres complices en Gambie, en Guinée Bissau, en République de Guinée, en Chine, au Mali, au Burkina, en Thaïlande, en Corée et dans certains pays de l’espace Schengen», selon le lieutenant Diop.

«L’enquête a permis d’établir le rôle joué par les réseaux sociaux qui ont permis que ces activités criminelles puissent prospérer. Ils pouvaient partager très rapidement des informations et c’est sur cette base qu’ils ont pu avoir beaucoup de clients», conclut le lieutenant Diop. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 18/09/2018 à 12h37, mis à jour le 18/09/2018 à 12h39