Il était environ 11h 35 du matin quand une femme, une bonbonne de gaz butane de 13 kilogrammes à la main, aborde le jeune homme dans la rue. Mon frère, lui demande-t-elle, la voix un peu cassée, voudrais-tu m’aider à porter cette bouteille de gaz? Elle est un peu lourde et je suis un peu malade".
"Si la bouteille de gaz est lourde pour une femme, elle peut aussi l’être pour un homme", lui répond-il. Mais très vite, la galanterie et la compassion prennent le dessus. Le jeune étudiant se décide alors à lui porter son faix. Arrivé à l’entrée d’une des villas très huppées de ce quartier de Dakar où habitent certaines personnalités et célébrités, la jeune femme et son accompagnant font la rencontre de deux autres dames dans un 4x4 de luxe qui propose au jeune homme de le déposer à son école qui se trouve au quartier voisin de Liberté 6.
Très content de la proposition qui vient de lui être faite, le jeune homme, qui ne se doute pas de ce qui se tramait, saute dans le véhicule en compagnie des trois femmes. Et c’est là que le piège tendu par ces dernières commence à se refermer autour du jeune homme qui ignore, à cet instant, la suite des évènements. A peine quelques dizaines de mètres parcourus par le véhicule, le jeune homme perd connaissance. Il aurait été "chloroformé par l’une des trois femmes qui se trouvaient dans le véhicule".
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Le jeune étudiant a la mauvaise surprise de se "réveiller dans une maison en compagnie des trois femmes qui changent complètement de discours", explique-t-il. Dans un ton assez ferme, les trois dames lui intiment l’ordre d’entretenir des relations sexuelles avec elles, faute de quoi, lui disent-elles, «nous allons crier au voleur. Et quand les secours viendront, nous leur dirons que tu es entré par effraction dans notre domicile avec l’intention de cambrioler».
Le jeune homme prend cette proposition que lui font les femmes pour une blague de mauvais goût et tente de négocier avec elles. Mais il n’avait pas pris la pleine mesure de la détermination de ses ravisseuses. Devant la réticence du jeune homme à s’exécuter, une des dames commence à crier : "Au voleur ! Au voleur !"
Pris de panique, le jeune homme lui met la main sur la bouche pour l’empêcher de continuer à crier. Et devant l’insistance de ses preneuses d’otage, le jeune étudiant accepte de satisfaire sexuellement les trois dames. Après avoir couché avec les deux premières, le jeune homme tente de se dérober en simulant une envie pressante d’aller aux toilettes. Une fois dans la salle de bain, il met son portable sous enregistreur pour par la suite avoir des preuves à présenter à la police ou à la gendarmerie.
Mais, en habituées de leur forfait, les trois femmes lui révèlent à sa sortie de la salle de bain qu’elles avaient tout compris de son manège.
"Tu sais, lui disent-elles, tu n’es pas le premier à être tombé dans notre piège. Et la plupart de ceux qui sont passés par là ont tenté de nous enregistrer en vain. Tu ne réussiras pas là où les autres ont échoué". Et elles lui confisquent son portable en usant d’une certaine violence.
C’est à cet instant précis que le jeune étudiant a compris que pour échapper à ce piège, il fallait coucher avec les trois femmes à tour de rôle. Son calvaire aura duré plus de sept tours d’horloge. Il a été kidnappé vers 11h 35 du matin, et a été libéré par ses ravisseuses après 18 heures.
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Complètement satisfaites, les trois usent de leur chloroforme sur le jeune homme une deuxième fois pour le déposer tranquillement aux alentours du stade Ngalandou Diouf de Rufisque, à plus d'une vingtaine de kilomètres de l'endroit où il a été enlevé.
C’est là qu’il sera secouru par un chauffeur de taxi qui dans un premier temps, croyait avoir rencontré un jeune homme saoul au point de ne plus savoir où il se trouvait. Mais après avoir expliqué sa mésaventure au chauffeur de taxi, ce dernier l’aide en le déposant au quartier Keur Massar, dans la banlieue dakaroise et lui remet un billet de 1000 francs Cfa pour qu’il puisse rentre chez lui. Le jeune homme ira par la suite, au commissariat de police de Mbao pour déposer plainte contre X. Sauf que les agents de police ne l'ont pas pris au sérieux. Il finira par se confier à la caméra d'un média en expliquant son calvaire.