Sénégal. Grève annoncée des pharmaciens: Macky Sall sauve les malades

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Le 23/05/2019 à 13h59, mis à jour le 23/05/2019 à 14h02

Au lieu d'une grève de 24 heures, ce mercredi 22 mai, pour protester contre une grâce présidentielle accordée à un trafiquant de faux médicaments, les pharmaciens ont effectué un débrayage entre 8 à 10 heures. Ils ravalent leur colère en attendant leur audience avec le chef de l’Etat.

Le coup de fil du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, aux responsables du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a été salvateur. Ils ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève de 24 heures, ce mercredi 22 avril, pour dénoncer la grâce présidentielle accordée à Amadou Oury Diallo, un trafiquant de médicaments, de nationalité guinéenne.

Les pharmaciens ont fait part de cette décision lors de leur conférence de presse, mardi 21 mai 2019. Elle a été prise, disent-ils, après leur entretien téléphonique avec le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, qui est actuellement en visite à Genève.

«Le président de la République par la voix du ministre de la Santé -qui est actuellement à Genève (Suisse) et qui nous a appelés pour nous demander de surseoir à notre grève-, a décidé d’accorder une audience aux pharmaciens. Il attend juste le retour d’Abdoulaye Diouf Sarr pour organiser cette rencontre dans les meilleurs délais», informe Assane Diouf, le secrétaire général du syndicat. 

«Le Chef de l’Etat, poursuit-il, a pris l’engagement ferme de travailler avec nous pour régler le problème de la vente illicite de médicaments. Nous considérons que la main tendue du Président est importante pour nous. Nous devons donc aller répondre à son appel».

Amadou Oury Diallo avait été arrêté en septembre 2018, à Touba Belèle, en possession d’une cargaison de médicaments contrefaits d’une valeur de 1,3 milliard de Fcfa.

Condamné à une peine de prison de 5 ans, son nom a été retrouvé parmi la liste de prisonniers graciés par le président Macky Sall, le 4 avril dernier, marquant l’accession à l’indépendance du Sénégal.

Sa libération avait alors suscité la colère de pharmaciens et étonné les juristes sénégalais car, insatisfaits de son jugement, Amadou Oury Diallo avait interjeté appel.

Selon la loi, un présumé coupable qui n’a pas encore été définitivement condamné ne doit pas voir son nom figurer sur la listes des prisonniers graciés. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 23/05/2019 à 13h59, mis à jour le 23/05/2019 à 14h02