A la Maison d’arrêt et de correction de Reubeuss, à Dakar, des dortoirs conçus pour contenir 80 détenus en accueillent parfois plus de 200.
Cette situation a poussé des organisations de défense des droits humains, des membres de la société civile et d'anciens détenus à dénoncer les conditions «inhumaines» dans lesquelles vivent les prisonniers dans la plupart des maisons de détention sénégalaises.
Devant cette situation très contestée, et devant de nombreuses manifestations de contestation, les autorités judiciaires et pénitentiaires multiplient les visites dans les prisons ainsi que les sorties médiatiques, afin d'apaiser cette contestation.
Lire aussi : 1548 personnes en détention préventive illégale dans les prisons
Les autorités rivalisent d’imagination pour trouver une solution à ce problème de surpopulation carcérale, auquel aucun ministre de la Justice, depuis l'indépendance du pays, n’est parvenu à trouver une solution.
Le ministre de la Justice, Malick Sall, s'est ainsi exprimé sur ce sujet la semaine dernière, puis, le vendredi 13 septembre dernier, ce fut au tour du directeur de l’Administration pénitentiaire, Mamadou Salif Sow, d’annoncer que le port du bracelet électronique sera bientôt effectif pour certains détenus du Sénégal.
Ce responsable a fait cette annonce lors d'une visite à la prison de Rebeuss, dans la capitale, du secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice, en charge de la promotion des Droits humains et de la bonne gouvernance.
Lire aussi : Cameroun: après les mutineries, Paul Biya ordonne le désengorgement des prisons
"Nous avons vu le travail important qui est en train d’être accompli par l’administration pénitentiaire. De facto, il faut préciser que la surpopulation carcérale est un problème particulier, qui se pose avec acuité dans tous les pays, y compris ceux de grande démocratie, notamment dans la construction et la réhabilitation des établissements pénitentiaires", a souligné à cette occasion Mamadou Salif Sow.
Evoquant la situation de surpopulation qui prévaut à la Maison d’arrêt et de Correction de Reubeuss, le Directeur de l’Administration pénitentiaire reconnait qu’"il y a eu une chambre fonctionnelle de 80 places" dans cette prison. A l’en croire, des solutions sont en train d’être mis en place pour corriger cette anomalie. "A la maison d’arrêt de Koutel, 480 places sont prévues pour les détenus. Nous avons l’intention d’introduire sous peu, le bracelet électronique pour essayer de désengorger les prisons", a-t-il expliqué.
Lire aussi : Sénégal: le journaliste-consultant Adama Gaye en grève de la faim à la prison de Reubeuss
La surpopulation carcérale n’est pas l'unique équation que devra résoudre le ministère sénégalais de la Justice.
En effet, il y a un sous-effectif notoire ue personnel dans les établissements pénitentiaires du pays.
Les chiffres publiés par les organisations de défense des droits de l’Homme montrent qu’au Sénégal, en moyenne, deux gardes pénitentiaires sont en charge de la surveillance de 8 détenus, alors que la norme internationale en la matière prévoit un garde pour deux prisonniers.
Cette situation est également déplorée par bon nombre de défenseurs des droits humains.