Vidéos. Journée mondiale de l'enfance: les tout petits, parents pauvres des politiques sociales

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Le 24/11/2019 à 12h38, mis à jour le 24/11/2019 à 12h42

VidéoPlus de 30 millions d’enfants africains parcourent chaque jour les rues à la merci d’éventuels prédateurs. Les femmes élues locales des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine veulent lutter contre ce fléau compromettant l’avenir de plusieurs fils du continent.

La présence massive des enfants dans les rues des grandes villes d’Afrique en quête d’une pitance pour nourrir des adultes inquiète le Réseau des femmes élues locales de l’espace UEMOA et du Sénégal (REFLAS). Ces dernières ont décidé de prendre à bras-le-corps ce problème aux effets économiques, sociaux, sanitaires, et sécuritaires désastreux. Malgré les nombreuses promesses faites par les Etats, les organisations nationales et internationales, la situation des enfants de la rue ne cesse de prendre des proportions alarmantes. 

Réunis à Somone, dans le département de Mbour, ce mardi 19 novembre, les membres du REFLAS ont rappelé le rôle que doivent jouer les collectivités territoriales et locales pour appuyer les Etats dans la gestion des enfants de la rue au Sénégal et dans la sous-région. C’était l’occasion saisie par la présidente du Réseau des femmes élues locales de l’espace UEMOA et du Sénégal, Aïssatou Sow Diawara, député-maire de la commune de Golfe-Sud, de rappeler que «les maires sont élus pour prendre en charge les préoccupations des populations, et le problème des enfants de la rue en fait partie». Elle invite ainsi ses collègues à «prendre le problème à bras-le-corps».

Le ministre des Collectivités territoriales et de l'aménagement du territoire, Oumar Gueye, est pour sa part revenu sur l’importance d’une telle initiative. «L’initiative 3000 collectivités territoriales de l’UEMOA sans enfants en situation de rue, portée par le REFLAS va contribuer activement à l’éradication du fléau des enfants de la rue», a-t-il soutenu. Il avait auparavant rappelé les efforts fournis par le gouvernement du Sénégal pour venir à bout de ce «phénomène», L’Etat va apporter sa contribution pour que «les 3000 collectivités territoriales de l’Union puissent prendre en charge la problématique». Parce que, dira-t-il, «des efforts restent à faire».

Dans un rapport publié en juin dernier, Human Rights Watch estimait que plus de «100.000 "talibés" (élèves) en internat dans les "Daara" (écoles coraniques) sont contraints par leur maître coranique, ou marabout, de mendier de l’argent, de la nourriture, du riz ou du sucre. Des milliers de ces enfants vivent dans une misère abjecte, privés d’une nourriture suffisante et de soins médicaux. Un grand nombre d’entre eux font également l’objet d’abus physiques constituant un traitement inhumain et dégradant».

En juin 2016 et mars 2018, le gouvernement avait pourtant lancé un programme en deux phases centré sur Dakar, avec comme objectif: «Retirer les enfants de la rue». Mais cette initiative n’a eu qu’un impact limité et n’a pas pu atteindre les milliers de "talibés" qui continuent de tendre la main à Dakar et dans les régions du Sénégal.

Par Moustapha Cisse- Cheikh Sidya- Diemba M. Konate
Le 24/11/2019 à 12h38, mis à jour le 24/11/2019 à 12h42