C'est une affaire à rebondissement. Alors que les Farès sont allés ce week-end chercher des "prières protectrices" à Touba en rendant visite à de hauts et influents dignitaires de la ville sainte, ce lundi l'un des principaux journalistes qui l'ont révélée s'est retrouvé entre les mains de la justice. Le fiancé de la secrétaire Rachelle Sleylati, en l'occurrence Alex Rabih Kfoury, aussi est désormais placé en détention.
Le journaliste Cheikh Yérim Seck a été placé en garde à vue hier. Sa convocation à la Brigade de recherches de la gendarmerie de Dakar Plateau fait suite à sa sortie sur la chaîne privée 7Tv concernant l’affaire Batiplus. Cela suite à ses accusations selon lesquelles plus de 4 milliards F Cfa auraient été saisis chez les commerçants des Farès lors d’une perquisition de la gendarmerie, mais seule une partie aurait été consignée à la Caisse des dépôts et consignations.
D’après toujours cet ancien journaliste de Jeune Afrique, le Fbi aurait même dépêché un agent et 3 mandats d’arrêt internationaux risquent d’être émis contre 3 «importantes» autorités sénégalaises. «Ces dernières auraient été corrompues par la famille Farés», ajoutait le journaliste. Ce n’est pas tout. Il a aussi accablé le cabinet d’avocats du ministre de la Justice, Me Malick Sall, qui, selon lui, assurerait la défense de la famille Farès.
«Tout ce que son cabinet demande, c’est exécuté, mais tout ce que l’autre partie demande est rejeté. Tout ce dont le cabinet du ministre a besoin, il l’obtient», soutenait Cheikh Yérim Seck d’après qui le dossier est influencé par Me Malick Sall. Dans un communiqué, le ministre de la Justice a démenti être impliqué dans ce présumé scandale de corruption et d’évasion fiscale. D’ailleurs, le cabinet Scpa Malick Sall & Associés a annoncé qu’il se réservait d’user de toutes les voies de droit pour obtenir réparation du préjudice causé par cet «amalgame» qui vise à porter atteinte à son honneur et à sa crédibilité professionnelle.
Il y a quelques jours, l'assistante de Batiplus madame Rachelle Sleylaty a été placée sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6. Elle a été inculpée pour les chefs d'accusation d’association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture de commerce, d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux. En revanche, le directeur de «Batiplus», Christian Samra, a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire par le Doyen des juges d’instruction du Tribunal régional hors classe de grande instance de Dakar, Samba Sall.
Pire, le fiancé de Rachelle Sleylaty, Alex Rabih Kfourih, à la tête d'une grande agence de communication en l'occurrence Platinium.
En fait, cette affaire a été ébruitée à la suite d’une plainte de Batiplus contre Rachelle Sleylati. Elle est accusée d’avoir volé une importante somme d’argent gardée dans un coffre-fort de la société. Interpellée, la mise en cause a mouillé son directeur général et a révélé l’existence d’une grosse quantité d’argent liquide dans un des magasins de la compagnie appartenant à la famille Farès.
Selon elle, un «vaste réseau de blanchiment d’argent a été démantelé, mais le comble est qu’aujourd’hui elle est la seule à être incarcérée. Et pendant ce temps, un des délinquants à col blanc, en l’occurrence M. Chabel Samra, continue à vaquer tranquillement à ses occupations dans Dakar alors que le Parquet avait requis son placement sous mandat de dépôt à la même date du 25 mars aussi».