Le Sénégal choisit la solution onéreuse du dessalement d’eau de mer

Usine de dessalement

Usine de dessalement. DR

Le 23/09/2020 à 13h56, mis à jour le 23/09/2020 à 13h57

Pour résoudre le problème d’approvisionnement en eau de la capitale sénégalaise, le pays va se doter d’une unité de dessalement d’eau de mer qui sera construite aux Mamelles, sur l’océan Atlantique. Mais, cette solution présente l’inconvénient d’être coûteuse.

Pour Serigne Mbaye Thiam ministre de l’Eau et de l’assainissement, il s'agit d'"un choix technologique inédit et d'une solution du futur". Une station de dessalement d’eau de mer devrait permettre de venir à bout du manque chronique d’eau dans la capitale. Les travaux de pose des conduites devant alimenter l’infrastructure ont commencé ce vendredi 18 septembre. 

La station est prévue pour avoir une capacité initiale de 50.000 m3 d’eau par jour, laquelle pourra être portée à 100.000m3 à terme. Les travaux de construction devraient durer trois ans. Et les autorités y placent tout leur espoir pour enfin résorber le déficit en eau de la capitale qui impacte quotidiennement l’équivalent d’une petite ville de 500.000 à 600.000 habitants.

Néanmoins, les voix s’élèvent pour dénoncer d’ores et déjà une solution coûteuse et consommatrice d’énergie. En effet, pour sa mise en place, le Sénégal doit débourser quelque 137 milliards de FCFA, soit plus de 200 millions d’euros. De plus, le coût de production du mètre cube d’eau dessalée est largement supérieur à celui issu du traitement des eaux du lac de Guiers dans le nord du pays.

Certes, le financement japonais permettra de soulager le gouvernement, dans la phase de décaissement, mais rien ne garantit que le pays sera en mesure d’en assurer l’exploitation.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 23/09/2020 à 13h56, mis à jour le 23/09/2020 à 13h57