Pour celles et ceux qui ont assisté à cette opération d'expulsion, le spectacle est à fendre le cœur. "Ces familles ont toujours été là, ces gens occupent leurs domiciles depuis toujours, des enfants y sont nés et des petits-enfants des militaires ont même joué dans les rues de Terme Sud", déplore cette voisine.
"Terme Sud", c’est le nom de ce quartier où vivent 79 familles d’anciens militaires, depuis une quarantaine d’années. Ce mercredi 30 septembre, la Coopérative militaire de construction (Comico) a décidé de mettre un terme à la situation, arguant que les occupants n’ont aucun droit de propriété sur les domiciles qu’ils occupent. Ils n’étaient qu’attributaires de ces logements de fonction.
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L'affaire remonte au début des années 1980, date à laquelle l’armée octroie ces logements pour les actifs. En réalité, il s'agit d'un ancien campement de l'armée américaine construit en 1950.
Mais le terrain sera, déclassé du domaine privé de l'Etat en 1994 et finalement concédé à la Coopérative militaire de construction. Mais entre temps, en 2002, les occupants, des sous-officiers pour la plupart, avaient également introduit une demande auprès de l'Etat pour faire valoir leur droit de préemption.
Lorsque la Comico veut récupérer la pleine propriété du site, les familles occupantes s’y opposent.
L’affaire est portée en justice et une longue bataille juridique s’engage. Finalement, en décembre dernier, la Cour suprême tranche définitivement en faveur de la Comico, la reconnaissant comme unique propriétaire du titre foncier n°1143/Nga. La procédure d’expulsion vient de commencer.
Hier mercredi, les 79 familles ont dormi à la belle étoile après l’intervention musclée des éléments de la gendarmerie, des membres de l’armée investis de prérogatives de la force publique, contre les familles de leurs anciens frères d’armes. Dans l’opération, il y a eu des blessés.