«On dit qu’il y a 95% de musulmans au Sénégal. C’est donc 5% de cette population qui a réussi à légaliser l’alcool, l’adultère, l’homosexualité, l’usure, la danse»... Ces propos de l’imam Galadio Kâ se passent de commentaire. La majorité des 5% restants de la population sénégalaise est chrétienne et elle se sent visée par de tels propos.
D’autant que l’affirmation de ce prêcheur, proche des milieux salafistes, est diffamatoire. Rien de ce qu’il attribue aux 5% de la population sénégalaise n’est avéré. De plus, parmi les 95% de musulmans figure logiquement la majorité des consommateurs d’alcool et de ceux qui font des emprunts avec intérêt. Et rien ne les exclut des autres pratiques dénoncées par l'imam. C’est pourquoi ses propos que beaucoup jugent dangereux et subversifs sont considérés comme une dérive.
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Sitôt diffusée la vidéo de ce prêche pouvant menacer la cohésion sociale du pays, un collectif de chrétiens s’est constitué. Il a recueilli près de 2.000 signatures et rapidement déposé une plainte auprès du juge. C’est ce jeudi que les protagonistes sont appelés devant le tribunal.
Mame Mactar Guèye, coordonnateur de l’ONG islamique Jamra estime qu’un tel procès est inacceptable et il demande à la communauté musulmane de soutenir l’imam. Mais, il est bien l’un des rares à prendre la défense de Galadio Kâ.