Le Sénégalais Lamine Diack, influent président de la fédération internationale d’athlétisme entre 1999 et 2015, devra répondre de «corruption active et passive», «abus de confiance» et «blanchiment en bande organisée» devant le tribunal correctionnel de Paris. L’affaire qui traine du pied depuis plusieurs années a finalement, au terme de vastes investigations, abouti le 19 juin dernier à une ordonnance de renvoi. Une affaire conduite d’une main de fer par un trio de juges mené par Renaud Van Ruymbeke.
En dehors de Lamine Diack, le juge a décidé de poursuivre cinq autres personnes dont le fils de l’ancien boss de l’IAAF, Papa Massata Diack, ex-puissant conseiller à l’IAAF chargé du dossier des droits marketing, aux montants colossaux.
Lamine Diack aurait obtenu des fonds russes pour des campagnes politiques au Sénégal, en échange de l’indulgence des services antidopage de l’IAAF. Une affaire qui a éclaté en 2015, plongeant le monde de l’athlétisme dans une profonde crise. Un scandale de corruption qui aurait permis de faciliter des négociations avec des sponsors et des diffuseurs russes, avant les Mondiaux d’athlétisme à Moscou en 2013.
Le fils de Lamine Diack, lui, échappe pour le moment à la justice. Au Sénégal où il n’est pas inquiété, Pape Massata Diack est soupçonné d’avoir joué un «rôle central» dans ce système, il est notamment poursuivi pour «blanchiment en bande organisée», «corruption active» et «complicité de corruption passive».