Mali: au Djoliba, l’extraction de sable n’est pas un long fleuve tranquille

Le 18/02/2024 à 11h41

VidéoLe fleuve Niger, appelé localement Djoliba, est la source nourricière du Mali. A Koulikoro, où la désindustrialisation est presque totale, le fleuve reste la principale source de revenus pour la population de la deuxième région du Mali.

Koulikoro est une localité située à environ 60 Kilomètres de Bamako. C’est une ville stratégique du Mali pour avoir abrité, de longues années durant, de grandes entreprises coloniales, telles les messageries Africaines, l’actuelle Cimanaf (Compagnie malienne de navigation fluviale), l’Inacom (Industrie de construction navale) et les huileries Soudanaises rebaptisée Sepm (Société d’exploitation des produits oléagineux du Mali), puis l’Huicoma (Huilerie cotonnière du Mali), en faillite depuis près de 30 ans. Mais ces unités industrielles ne sont plus qu’un lointain souvenir, la région ayant connu une forte désindustrialisation qui a fait perdre à la région de nombreux emplois.

Actuellement, seules les machines des grands moulins du Mali, une jeune entreprise, continue à tourner mais la capacité d’emplois de cette unité industrielle est très limitée face à l’urgence des besoins.

Faute de travail dans le secteur formel de l’économie, nombreux sont les résidents de Koulikoro qui se sont investis dans l’extraction et la vente des matériaux de construction comme le sable et le gravier. Des matériaux extraits au fond du fleuve Djoliba pour obtenir le minimum vital.

Cette activité est rentable mais difficile, voire dangereuse car il faut plonger jusqu’au lit de ce cours d’eau pour en extraire du sable.

Les personnes âgées, les jeunes et même les enfants ont pratiquement élu domicile au bord des eaux du Djoliba à Koulikoro à la recherche d’un gain quotidien. Le matin de bonheur, de nombreuses personnes se dirigent vers le fleuve pour aller extraire les matériaux de construction dans des conditions très pénibles. Ces matériaux sont ensuite transportés et écoulés à Bamako.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 18/02/2024 à 11h41