Productivité, financement, image... Le cri du cœur des artisans du «made in Guinea»

Une exposante au Salon Label Guinée.

Le 07/03/2024 à 15h32

VidéoFaute de motoculteur, une productrice de graines de mil ne peut parvenir à un meilleur rendement que celui obtenu par le travail manuel. Au salon Label Guinée, de tels exemples des artisans de la production locale et qui sont handicapés par de nombreux écueils ne manquent pas.

La troisième édition du Salon des productions locales Label Guinée se tient du 4 au 10 mars 2024 à la plage de Camayenne à Conakry. Les organisateurs veulent faire de ce salon un espace d’échanges et de ventes des produits locaux. Comme les deux précédentes éditions, celle-ci a mobilisé plusieurs opérateurs dans la fabrication des produits locaux (artisanat, alimentation, la teinture, textile...) qui se disent désarmés face à la concurrence des produits importés qui proposent un meilleur rapport qualité-prix.

Le salon est ainsi une occasion pour de nombreux producteurs et exposants guinéens de faire part de leurs problèmes. Et la liste est longue. «Même si aujourd’hui il y a beaucoup d’efforts qui sont fournis par l’Agence de la promotion des investissements privés dans le cadre de création d’entreprise, mais c’est souvent compliqué pour les professionnels locaux qui parfois manquent de logo, d’image... des détails qui peuvent paraître sans grande importance mais qui leur permettraient d’être présents et compétitif sur le marché. Il leur manque aussi le nerf de la guerre, l’accès au financement», déplore Mohamed Bangoura, initiateur du Salon des producteurs locaux.

Nombre d’entreprises peinent à répondre à la forte demande du marché faute de disposer d’une offre suffisante, que ne peuvent proposer les opérateurs guinéens essentiellement des artisans. C’est le cas de Hadja Keita à la tête d’une unité de production de graine de mil. «Nous travaillons manuellement. Si on disposait de motoculteurs, on pourrait mieux travailler. Au lieu de produire 10 sacs, on pourrait atteindre 10 tonnes avec les machines. Nous avons aussi besoin d’emballages, indispensables dans un marché compétitif», le bon sens paysan qui résume toute la problématique du produit made in Guinée.


Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 07/03/2024 à 15h32