Hospitalisé depuis la fin du mois de mars à Paris, le fondateur du magazine Jeune Afrique s'est éteint dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 mai 2021.
Le journal vient de publier l'information en présentant le portrait de l'enfant de Djerba qui a fini par être l'un des symboles de la presse panafricaine. En effet, c'est dans la Tunisie sous protectorat français, que nacquit celui qui finit par être connu sous les initiales BBY et qui finiria par s'imposer dans le paysage médiatique francophone grâce aux soutiens des chefs d'Etat du continent, dont Habib Bourguiba.
"Militant du Néo-Destour aux côtés de Habib Bourguiba, Béchir Ben Yahmed avait été, très jeune, ministre dans le premier gouvernement de la Tunisie indépendante. Mais la tentation du journalisme l’habitait déjà: en 1956, il lançait l’hebdomadaire L’Action, puis, en 1960, Afrique Action qui, un an plus tard, allait devenir Jeune Afrique", rappelle le journal dans l'hommage qui lui est rendu.
Le journal rappelle aussi qu’il fut ministre de Bourguiba, fonction qu’il a occupée tout en étant, par ailleurs, journaliste. Mais, c’est ce métier qu’il finira par choisir, ce qui va le pousser pratiquement à l’exil en 1962, d’abord à Rome, après avoir quitté sa Tunisie natale. Ensuite, sa destination sera Paris où il s’installe en 1964.
Au fil des années, Jeune Afrique est devenu une véritable institution, mais également une école de journalisme où sont passés des noms comme Frantz Fanon et Kateb Yacine, et plus récemment des Goncourt comme Amine Maalouf et Leila Slimani.
Evidemment, au-dela de cet hommage, Jeune Afrique est, à tort ou à raison, pour beaucoup d’Africains, l’un des symboles de la Françafrique qui en porte le message si nécessaire. Car, il est vrai que l’amitié affichée et assumée par ses dirigeants avec les chefs d’Etat du continent a toujours été un sujet de controverse.
De plus, l’organe, devenu très commercial, est financé par les nombreuses publicités fournies par les gouvernements africains et les entreprises publiques du continent.