Festival de Carthage: et le Tanit d'or va à la Tunisienne Kaouther Ben Hania

Kaouther Ben Hania, sacrée à Carthage

Kaouther Ben Hania, sacrée à Carthage. DR

Le 06/11/2016 à 11h21, mis à jour le 06/11/2016 à 11h44

Voilà une distinction qui montre que le cinéma tunisien est en train de connaître son heure de gloire après avoir été muselé durant les années du régime Benali. Une jeune réalisatrice, Kaouther Ben Hania, remporte la principale distinction pour un documentaire exceptionnel.

La jeune réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a remporté samedi le Tanit d'or, principale récompense des 27e Journées cinématographiques de Carthage (JCC), pour son documentaire "Zaineb n'aime pas la neige", une marque du dynamisme actuel du 7e art en Tunisie.

L'annonce a été faite en soirée lors de la cérémonie de clôture de ce festival réservé aux réalisateurs arabes et africains, qui marquait son 50e anniversaire et constitue un rendez-vous culturel phare en Tunisie.

Fruit de six années de tournage, "Zaineb n'aime pas la neige" fait le récit du passage à l'adolescence d'une jeune tunisienne (Zaineb) qui, après le décès accidentel de son père, émigre avec sa mère au Québec.

"J'avais envie de faire un projet sur la durée (...). J'ai filmé l'héroïne de neuf ans jusqu'à ses 15 ans, un âge très important", a expliqué Kaouther Ben Hania, 39 ans, durant la semaine de compétition.

"Quand on a cet âge-là, on est dans un rapport très spontané à la vie, très passionné (...). Il y a toujours confrontation entre la vision des enfants, que je trouve très fraîche, et la vision assez formatée des adultes", a-t-elle ajouté sur TV5 Monde.

La réalisatrice a aussi tenu à rendre hommage au Canada, "pays qui a une longue tradition d'immigration".

Kaouther Ben Hania, qui a fait ses études en Tunisie et en France, avait déjà été récompensée fin octobre au festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier (sud de la France).

Son sacre "à domicile" témoigne de la créativité du cinéma tunisien, libéré des chaînes de la dictature depuis la révolution de 2011.

Au cours de l'année écoulée, d'autres cinéastes locaux ont rencontré le succès à l'étranger, dont Leïla Bouzid ("à peine j'ouvre les yeux") et Mohamed Ben Attia ("Hédi").

Si les JCC n'ont rien perdu de leur attrait populaire, le directeur du festival Brahim Letaïef a profité de cette 27e édition pour réclamer "un nouveau format, une nouvelle structure et une autre vision afin d'afficher de nouvelles ambitions. (...) On ne peut pas continuer à préparer un grand festival" dans les conditions actuelles, a-t-il estimé.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/11/2016 à 11h21, mis à jour le 06/11/2016 à 11h44