Kiosque Le360 Afrique. Depuis quelques jours, les députés tunisiens planchent sur le projet de loi de finances 2017. Mais ils sont loin d’être les seuls dans cet exercice. Puisque les dispositions de ce texte sur le budget de 2017 en fâchent beaucoup, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique. Médecins, patrons, fonctionnaires et avocats dénoncent de façon quasi unanime une "atteinte à la paix sociale".
A peine Lamia Zribi, ministre des Finances, a-t-elle fini de présenter la loi de finances qu’il y a eu une levée de boucliers. Les députés affirment défendre l’intérêt du peuple et voudraient bien qu’on les laisse poursuivre les travaux qu’ils ont démarrés le 25 octobre sur l’étude de la loi de finances. Cependant, les avocats ne l’entendent pas de cette oreille. "Le corps du barreau ne se plie pas au choix de l’injustice effectué par le gouvernement vis-à-vis du secteur", assène vertement Ameur Meherzi, bâtonnier de l’Ordre national des avocats tunisiens (ONAT). Selon lui, sa profession est accablée de "lourdes charges financières qui risquent de mettre en péril leur pérennité".
La rage de dent des dentistes
Hier, mercredi 26 octobre, les avocats ont annoncé "une semaine de colère" contre "le nouveau timbre fiscal que l’avocat est amené à faire". Il ne s’agit pas de grève, mais la protestation prendra la forme de "brassard rouges" ou de "rassemblements". Le 4 novembre, une marche est prévue pour terminer cette semaine d’ire des hommes en robe. Chez les médecins dentistes, également, des mouvements d’humeur similaires sont prévus pour les mêmes raisons. Alors qu’au niveau du patronat, on est inquiet par rapport à l’augmentation de la taxe exceptionnelle de 7,5% sur les entreprises.
Colère des syndicats
Visiblement, ce projet de loi de finances est fidèle à l’objectif de réduction du déficit budgétaire, ce qui pousse le nouveau gouvernement à chercher des ressources partout, y compris là où cela fait mal. C’est dans cette même optique que les salaires sont gelés du moins pour l’année en cours. Evidemment, les syndicats y voient une forme de provocation. Puisque la puissante Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) n’a pas caché sa colère et "dénonce un manque de concertation".
Le gouvernement tunisien a même eu l’idée d’une taxe qui suscite beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. "Une taxe de 1000 dinars est instaurée concernant les piscines privées", a dit Mehdi Ben Gharbia, le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles. Les internautes ont trouvé la mesure comme une très mauvaise idée qui démontre "le populisme", "l’absence de bonnes idées" de Youssef Chahed et de ses ministres.