Tunisie: une bonne année touristique malgré tout

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Le 09/01/2017 à 13h27, mis à jour le 09/01/2017 à 13h29

La conjoncture n’a pas été des plus favorables pour la Tunisie en 2016. Entre crise politique et problèmes de sécurité, le secteur touristique tunisien a toutefois réussi à s’en sortir avec des performances globalement honorables. Néanmoins, les hôteliers restent dans l’expectative.

Après l’année touristique difficile de 2015 émaillée par des attaques terroristes ayant visés particulièrement les touristes- attaque du Musée de Bardo en mars et le plage de Sousse en juin 2015-, le tourisme tunisien a reprit les couleurs en 2016.

Ainsi en dépit de la crise qui affecte le secteur névralgique de l’économie tunisienne depuis la révolution de 2010, l’année 2016 a été celle du début de la reprise, grâce notamment aux performances enregistrées au second semestre de l’année écoulée.

A fin décembre 2016, et par rapport à 2015, les entrées touristiques ont enregistré une hausse de 7% pour atteindre 5,7 millions de touristes. Ce sont les Russes et les Algériens qui ont tiré cette croissance avec des hausses respectives de 1000% à 623.000 et 22% à 1,8 million d’entrées. Du côté des touristes russes, on peut dire que la promotion de la destination a produit ses effets.

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Mieux, du côté des nuitées touristiques enregistrées au niveau des établissements d’hébergement, une hausse de 11% à 17,5 millions a été enregistrée en 2016. A ce niveau, il faut souligner le bon comportement du tourisme intérieur avec une hausse de 4% à 5 millions de nuitées.

Malgré cette amélioration de la situation du secteur touristique, les hôteliers tunisiens sont encore dans une situation difficile et appellent à un soutien de l’Etat afin de faire face à la crise aigüe que traverse le secteur. Et pour cause, selon Radhouane Ben Salah, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), «la plupart des mesures prises en faveur du secteur touristique pour l’aider à faire face aux retombées de la crise qu’il traverse depuis la révolution de 2011 et, surtout, depuis les attaques terroristes de 2015, n’ont pu être mises en œuvre en raison de l’absence de textes d’application. Pis encore, beaucoup de ces mesures ne pourront plus être appliquées compte tenu du dépassement des délais qui leur ont été fixés. Ce qui aggrave encore la crise dans laquelle se débat actuellement le secteur».

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Pour rappel, l’Etat tunisien avait décidé d’une série de mesures pour relancer le secteur, dont la prise en charge de la contribution des établissement hôteliers au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la garantie de l’Etat pour l’octroi de prêts aux hôteliers pouvant être remboursés sur une durée de 7 ans avec un délai de grâce de 2 ans, le report des remboursement des prêts prévus en 2015 et 2016, le report des paiements des arriérées dus au service des impôts, etc.

Par Karim Zeidane
Le 09/01/2017 à 13h27, mis à jour le 09/01/2017 à 13h29