L’Union européenne vient de prolonger d’une année le gel des avoirs, jugés mal acquis, de 48 personnes du clan Ben Ali, dont ceux de l’ancien président tunisien et de son épouse, Leila Trabelsi. Il s’agit de «personnes faisant l’objet d’une enquête judiciaire de la part des autorités tunisiennes pour acquisition de biens immobiliers et mobiliers, ouverture de comptes bancaires et détention d’avoirs financiers dans plusieurs pays dans le cadre d’opérations de blanchiment d’argent».
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Avec cette décision, la Commission européenne prolonge jusqu’au 31 janvier 2018 le gel des biens du clan pour appropriation illicite présumée de fonds publics. Cette décision, la 7e depuis la chute de Ben Ali, a été prise sans débat par le Conseil des ministres de l’UE.
Avec cette décision, l’UE accorde une année supplémentaire au gouvernement tunisien pour qu’il se penche avec plus d’expertise et de professionnalisme sur ce dossier complexe afin de pouvoir recouvrer les biens jugés comme étant mal acquis.
Reste que pour les analystes, la solution à ce problème dépendra beaucoup des institutions européennes qui restent rigoureuses du point de vue réglementaire.
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A noter que la décision de gel des biens du clan Ben Ali est prise chaque année depuis 2011.
D’après l’avocat William Bourdon, fondateur de Sherpa, une association de protection et de défense des populations victimes de crimes économiques, les familles Ben Ali et Trabelsi détiendraient entre 5 et 10 milliards de dollars à l'étranger. Toutefois, malgré le gel des avoirs en Europe, les autorités tunisiennes ont du mal à identifier et à recouvrer ces avoirs.