La Tunisie est empêtrée depuis la «Révolution du jasmin» de 2010-2011 dans une crise économique aigue que l’insécurité a aggravée. Le pays a du mal à s’en sortir depuis en dépit du soutien des bailleurs de fonds et des pays partenaires. C’est l’une des raisons qui ont poussé les Tunisiens à souhaiter un remaniement ministériel pour insuffler une nouvelle dynamique à l’économie tunisienne.
Et suite au nouvel attelage gouvernemental, le Premier ministre, Youssef Chahed, a présenté sa nouvelle feuille de route pour bénéficier de l’aval des députés. Il a défini des objectifs chiffrés à atteindre par ce nouveau gouvernement durant les deux prochaines années.
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D’abord, pour la croissance du PIB, il a promis de faire passer la croissance de 2,5% en 2016 à 5% en 2020. Un pari difficile vu la léthargie dans laquelle est plongée l’économie tunisienne depuis plus de 6 ans. Au premier semestre 2017, la croissance du PIB n'a été que de 1,6%. Le pari est certes difficile mais pas impossible si les réformes structurelles sont entreprises et les reprises de certains secteurs clés comme le tourisme et l'agriculture se confirment dans les années à venir.
Ensuite, au niveau du déficit budgétaire, il prévoit de ramener celui-ci à 3%, ce dernier étant de 7% actuellement. Un pari aussi difficile qui implique une baisse notable de la masse salariale qui pèse 40% du budget de l’Etat. L’objectif est de réduire la part de la masse salariale rapportée au PIB de 14% à 12,5%. Le problème du gouvernement est de réduire le nombre de fonctionnaires dans la fonction publique, tout en réduisant le taux de chômage de 3 points pour le ramener de 15% actuellement à 12% à l’horizon 2020. Pour y arriver, le gouvernement table sur un effort soutenu d’’investissements publics et privés.
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Par ailleurs, face à l’inquiétante hausse du niveau de la dette, à cause notamment du tarissement des recettes fiscales consécutives à une conjoncture économique difficile, Youssef Chahed promet de maintenir le taux d’endettement en deçà de 70%, son niveau actuel.
Pour atteindre ces objectifs, il faut des réformes structurelles. Sur ce point, après les retards accusés sur celles recommandées par le Fonds monétaire international (FMI), le Premier ministre a souligné, lors de son discours devant les députés tunisiens, qu’un plan détaillé des réformes à entreprendre pour atteindre les nouveaux objectifs fixés est en cours de préparation, sans donner de détails.