C’est l’une des conséquences de la révolution de 2011. Face au chômage des jeunes et pour calmer la rue, le gouvernement tunisien et les entreprises publiques ont recruté à tour de bras. Du coup, entre 2011 et 2014, suite aux recrutements massifs, le nombre de fonctionnaires de l’administration publique tunisienne est passé de 430 000 à 590 000, affichant ainsi une hausse de 37%.
Les gouvernements suivants ont, souligne le FMI, utilisé la même politique dans le secteur public pour garantir la paix sociale. En plus des recrutements, les augmentations de salaire, négociées avec les syndicats pour la période 2015-2018, pèsent lourdement sur la masse salariale.
Du coup, en 2017, la fonction publique tunisienne comptait quelque 650 000 fonctionnaires, soit 6% de la population du pays, l’un des taux les plus élevés au monde, pesant 14,4% du PIB.
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Conséquence, la masse salariale de la fonction publique est passée de 10% du PIB en 2010 à 14,1% en 2016. «La masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB est parmi les plus élevées au monde», souligne le FMI.
Ainsi, dans son dernier rapport, le FMI a souligné que «la hausse de la masse salariale depuis 2011 en Tunisie, constitue la principale cause de la crise des finances publiques dans le pays».
Face à cette situation, le gouvernement tunisien est appelé à réduire les effectifs de ses fonctionnaires. Une tâche difficile en ces temps de crise et de revendications sociales. La tentative de diminution du nombre de fonctionnaires de 50.000, dans le cadre d’un départ volontaire, n’a pas abouti.
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Pourtant, selon le FMI, la Tunisie doit réduire le poids de sa masse salariale à hauteur de 12% du PIB à l’horizon 2020. Reste que la faible croissance économique de ces dernières années n’aide pas le gouvernement. En 2018, le pays devrait enregistrer une croissance de l’ordre de 2,7% en 2018, selon les estimations de la Banque mondiale. Un niveau de croissance qui ne permet pas malheureusement de faire face au chômage des jeunes.
Et ce n’est qu’ainsi que l’Etat tunisien pourra orienter davantage de ressources budgétaires vers des investissements publics prioritaires. Ce qui est loin d’être le cas dans la mesure où la masse monétaire absorbe, à elle seule, 2/3 des revenus fiscaux et près de la moitié des dépenses globales de l’Etat.