Tunisie: la production de phosphate à l'arrêt depuis 3 jours

DR

Le 01/02/2018 à 20h14, mis à jour le 01/02/2018 à 20h15

La production de la Compagnie des phosphates de Gafsa, l'un des principaux producteurs au monde, est à l'arrêt complet depuis trois jours, bloquée par des habitants du bassin minier mécontents.

"C'est la première fois depuis presque un an que la production est interrompue de façon aussi longue", a indiqué Mourad Sellimi, un porte-parole de la CPG, estimant les pertes quotidiennes à environ 10.000 tonnes.

Le ministère de l'Energie a indiqué espérer une reprise de la production dans les jours à venir, après une rencontre programmée entre les autorités, les élus locaux, les protestataires et la CPG, une compagnie publique.

Les troubles ont éclaté, comme souvent, après l'annonce des résultats d'un concours de recrutement de la CPG, principal employeur dans cette région particulièrement pauvre de la Tunisie.

Le samedi 20 janvier et les nuits suivantes, des jeunes réclamant du travail ont bloqué une route et mis le feu à des pneus dans deux villes du centre du pays où la CPG a des sites de production, Mdhilla et Metlaoui. Quelques échauffourées avaient eu lieu avec la police.

Depuis, des sit-in se sont poursuivis et le transport de phosphates a été paralysé.

Le bassin minier, l'une des principales richesses naturelles du pays, est pourtant l'une des régions les plus pauvres de Tunisie, secouée par des troubles sociaux récurrents. Il a été le théâtre en 2008 d'une insurrection réprimée dans le sang par le régime de l'ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali.

Le phosphate est un des secteurs-clés de l'économie tunisienne. Sa production est repartie vers la hausse en 2017, a indiqué le ministère de l'Energie jeudi, atteignant 4,1 millions de tonnes, soit 20% de plus qu'en 2016 mais 30% de moins qu'espéré, notamment en raison des troubles sociaux.

L'objectif pour 2018 reste inchangé à 6,5 millions de tonnes, un chiffre important pour atteindre l'objectif de croissance du PIB tunisien.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 01/02/2018 à 20h14, mis à jour le 01/02/2018 à 20h15