Tunisie. Pénurie d'oeufs: saisie d'un millions d'unités auprès des spéculateurs

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Le 31/12/2018 à 14h58, mis à jour le 31/12/2018 à 15h00

Depuis quelques jours, les Tunisiens peinent à trouver des œufs, à cause d'une pénurie. Les producteurs se plaignent de ne plus dégager de marges bénéficiaires et certains d'entre eux feraient de la rétention de leur production, en attendant que les prix montent.

Le marché tunisien connaît actuellement une grave pénurie en oeufs, ce qui pousse les producteurs et autres distributeurs à se lancer dans la spéculation. Hier, dimanche 30 décembre, les service du contrôle économique du ministère du Commerce ont procédé à la saisie d'un million d'oeufs stockés par les éleveurs de volailles dans les régions de Gabes, Sfax, Nabeul et Ben Arous.

Selon les responsables du commerce intérieur, les oeufs étaient conservés dans des entrepôts afin de profiter la tendance haussière des prix des oeufs. En effet, le stockage illégal permet de maintenir l'illusion de la rareté des oeufs, continuant ainsi à déséquilibrer l'offre réelle par rapport à la demande. 

Il faut dire également qu'à l'orgine de cette pénurie d'oeufs, il y a le décalage réel entre les coûts de production et le prix de vente, fixé par le ministère. En effet, selon les producteurs, un oeuf engendre 193 millimes de dinars de charges courantes pour sa production. Alors que le prix de vente des quatre unités au public est fixé à 840 millimes de dinars, soit 210 millimes pour chaque oeuf.

C'est dire qu'il reste à peine 17 millimes pour couvrir les charges de distribution, mais également les risques en tous genres pour les producteurs. 

Le 17 décembre, Redhouane Gharafi, le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et la pêche (UTAP), avait alerté les acteurs du secteur et le ministère de tutellle, demandant la hausse des prix officiels, afin de permettre aux aviculteurs de sortir de cette zone rouge. Il réclamait, notamment, une marge de 10% à 15%, ce qui correspondrait à un prix de l'ordre de 225 millimes de dinars. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 31/12/2018 à 14h58, mis à jour le 31/12/2018 à 15h00