Tunisie: partenariats et migration au menu de la visite d'Essebsi en Italie

Béji Caïd Essebsi, président de la Tunisie, avec les opérateurs économiques italiens.

Béji Caïd Essebsi, président de la Tunisie, avec les opérateurs économiques italiens. . DR

Le 09/02/2017 à 15h09, mis à jour le 09/02/2017 à 16h20

Le président tunisien est en visite officielle en Italie. La coopération économique entre les deux pays et les épineux problèmes liés à la migration et à la sécurité seront au menu des discussions.

Embourbée dans une crise économique délicate depuis le déclenchement du Printemps arabe aggravée par les attentats terroristes, la Tunisie cherche à donner une nouvelle impulsion à son économie avec l’appui de ses partenaires.

C’est dans cette perspective que s’inscrit la visite de deux jours qu’effectue le président tunisien Béji Caïd Essebsi en Italie, les 8 et 9 février 2017. Une visite qui a d’ailleurs une forte connotation économique.

Lors de cette visite, le président tunisien a présidé une réunion de travail avec des opérateurs économiques italiens et une cérémonie de signature de 6 conventions de partenariat dans divers domaines. Ces accords ont porté notamment sur le tourisme, l’environnement, la santé, l’énergie et la lutte contre l’immigration clandestine.

Tunisie: Fitch Ratings dégrade la note du pays de «BB-» à «B+»

Accompagné du ministre du Tourisme, le président tunisien s'est voulu rassurant vis-à-vis des touristes italiens qui ont déserté la destination tunisienne suite aux attentats terroristes qui ont particulièrement ciblé les touristes étrangers au cours de ces dernières années. Il a souligné qu’«à présent, cela fait partie du passé. Aujourd’hui, la sécurité en Tunisie a atteint les mêmes niveaux qu'en Europe. Ce qui me permet d’inviter les Italiens à venir nous rendre visite».

L’autre volet de ce déplacement est la problématique de la migration. Sur ce point, le président tunisien a reconnu que l’Italie, du fait de sa position géographique est le point d’accès à l’Europe et se trouve ainsi contrainte de payer un prix élevé, comparativement à d’autres pays européens. «C’est la raison pour laquelle la Tunisie a entrepris d’énormes efforts qui font qu’il n’y a plus de problème de migration clandestine à partir de la Tunisie».

Tunisie: la moitié des jeunes veulent quitter le pays

Toutefois, il a tenu à insister sur le fait que «le problème persiste pour la région subsaharienne. Là, il faut reconnaître qu’il est impossible de gérer cette question migratoire sans accorder un intérêt particulier au dossier du développement économique. Sur ce volet, l’Italie souhaite pouvoir accélérer les procédures d’expulsion, et presse la Tunisie sur ce point depuis la controverse née du parcours du tunisien Anis Amri, l’auteur tunisien de l’attentat terroriste du marché de Noël en décembre dernier à Berlin. Il faut souligner que, selon les autorités tunisiennes, au cours de l’année écoulée, la Tunisie a accueilli 1.500 Tunisiens clandestins, extradés par les autorités.

Ainsi, sur ce volet, les deux présidents se sont mis d’accord pour réviser l’accord établi entre les deux pays de manière à favoriser des solutions qui soient bénéfiques aux deux partis concernant cette question. 

Tunisie: risque de "somalisation" en cas de retour massif des djihadistes

Sur le volet terrorisme, le président tunisien a souligné que celui-ci «ne peut pas être combattu par la seule force des armes. L’Union européenne est appelée à élaborer, avec les pays de la rive sud-méditerranéenne, un projet stratégique global capable de garantir un avenir de paix et de sécurité».

Enfin, le président italien a promis à son hôte que son pays qui assurera la présidence du G7 en mai prochain oeuvrera à la mobilisation du soutien pour la Tunisie. Il a qualifié la Tunisie de «partenaire privilégié» et de «pays incontournable dans toutes les relations de l’Italie dans la zone méditerranéenne».

Par Karim Zeidane
Le 09/02/2017 à 15h09, mis à jour le 09/02/2017 à 16h20